La banque en ligne rebute quatre Français sur cinq

Bien qu'attirés par le modèle low-cost, les épargnants sont refroidis par le manque de proximité géographique et relationnelle des banques à distance.

Frais réduits, carte bancaire gratuite, plages horaires allongées, les banques à distance ne manquent pas d'atouts. Pourtant, la grande majorité des Français hésite à sauter le pas. Comment expliquer cette réticence ? À en croire une étude réalisée fin février par l'institut BVA pour le compte d'ING Direct, la réponse tient à des facteurs subjectifs, autant qu'aux avantages concrets des offres respectives.

Premier enseignement, 11 % des clients ne sont pas satisfaits de leur établissement, avec des pics à 13 % pour les 18-24 ans et les ménages affichant plus de 3.000 euros de revenus, qui sont parmi les cibles prioritaires des banques en ligne. S'ils hésitent encore à changer, c'est surtout parce que leur banque est proche de leur domicile ou de leur travail (61 %). Plus surprenant, 53 % évoquent des « frais bancaires trop élevés » en cas de changement, alors que depuis 2005, il est interdit de facturer la clôture d'un compte. Les autres freins tiennent notamment au manque de temps (46 %) et aux démarches administratives (39 %), ce qui a poussé la plupart des acteurs du secteur à prendre en charge ces formalités.

Relation dépersonnalisée

Près d'un Français sur trois se déclare susceptible de changer de banque, dont 11 % d'ici moins de trois ans et 6 % dans l'année. Pourtant, même parmi ceux qui disposent d'un accès Internet, 85 %, soit plus de quatre sur cinq, ne seraient pas prêts à passer à la banque en ligne s'ils devaient ouvrir un compte supplémentaire ou changer d'établissement. Sans surprise, ils sont ainsi 89 % à vouloir une agence près de leur domicile ou de leur travail. Mais ils expriment aussi une forte demande de relations humaines, puisque 74 % s'inquiètent de n'avoir personne à contacter en cas de problème, tandis que 68 % veulent entretenir un rapport personnalisé avec leur banquier. Des préoccupations qui prennent l'ascendant sur la sécurité des transactions (54 %), la possibilité de négocier les frais et services (49 %) ou la sûreté des dépôts (45 %).

Le même état d'esprit prévaut lorsqu'on interroge les Français sur ce qui pourrait les pousser à passer à la banque en ligne. Certes, ils citent à 35 % les frais bancaires réduits et à 25 % l'absence de frais sur les opérations courantes. Mais ces critères objectifs sont talonnés par d'autres, nettement plus subjectifs. À commencer par la qualité du premier contact avec un conseiller (24 %), ou encore le fait que l'établissement soit recommandé par un proche (23 %). À croire que pour les banquiers en ligne, la bataille à gagner est désormais celle des coeurs.

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Commentaire 1
à écrit le 02/04/2010 à 9:34
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C'est paradoxal, les usages bancaires en ligne sont en hausse, les particuliers se déplacent moins en agence et de plus ils ne rencontrent pratiquement plus les conseillers ... cependant les particuliers boudent la banque en ligne ! Pour plus d'inf...

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