La nouvelle rémunération du livret A devrait doper la collecte

La hausse du taux à 2 % le 1er février est due à une poussée de l'inflation en décembre. En 2010, l'augmentation de 1,25 % à 1,75 % avait provoqué un bond de la collecte.
Infographie La Tribune

Le taux du livret A sera relevé à 2 % », a confirmé Christine Lagarde jeudi matin sur France Inter. Sans surprise, la ministre de l'économie a décidé de suivre les recommandations de la Banque de France et d'appliquer la formule mathématique qui, au 1er février et au 1er août, détermine l'évolution de la rémunération du livret A. Depuis le 1er février 2008, ce taux est égal, après arrondi au quart de point le plus proche, au chiffre le plus élevé entre l'inflation hors tabac, majorée d'un quart de point, et une moyenne entre les taux du marché monétaire (Eonia et Euribor 3 mois) et l'inflation. Mais les taux du marché monétaire étant extrêmement bas, depuis plusieurs mois, tout dépend de l'évolution des prix. « Je m'étais engagée à ce que la rémunération du Livret A puisse permettre le maintien du pouvoir d'achat et qu'il y ait donc un lien très étroit avec l'inflation », a expliqué Christine Lagarde.

En décembre, l'inflation hors tabac a atteint 1,7 % (2 % pour l'inflation totale). En cause : la progression des prix de l'énergie et le redressement des prix de l'alimentation. « Avec la forte hausse des prix du pétrole fin 2010, les prix de l'énergie se sont nettement redressés en fin d'année. En glissement annuel, la croissance des prix de l'énergie a atteint 12,5 % en décembre, un niveau proche du pic de mai 2010 et des rythmes de croissance observés au début de 2008 », détaille l'économiste de BNP Paribas, Frédérique Cerisier. En zone euro, la hausse des prix a atteint 2,2 % en décembre, dépassant pour la première fois en deux ans le seuil de 2 % juste en dessous duquel la Banque centrale européenne entend la maintenir.

Vif débat

« Ce taux permettra de maintenir une rémunération de l'épargne réglementée positive en termes réels », a indiqué le gouverneur de la Banque de France dans un communiqué. C'est vrai si l'inflation ne dépasse pas 2 % de février à la prochaine révision du taux. Mais la grande majorité des épargnants est peu sensible à ce type de considération. La collecte évolue en effet bien plus en fonction du rendement nominal du livret A que de son taux réel (c'est-à-dire défalqué de l'inflation). En août 2010, l'augmentation du taux facial du livret A de 1,25 à 1,75 % avait ainsi généré la plus forte collecte de l'année : 2,34 milliards d'euros. L'enthousiasme est vite retombé. De septembre à novembre, les banques ont collecté 350 millions d'euros. La Caisse des Dépôts devrait publier les chiffres de décembre autour du 20 janvier. Sur les onze premiers mois de 2010, 6,5 milliards d'euros ont déjà été déposés sur les livrets A.

Cette collecte est actuellement au coeur d'un vif débat entre les banques d'une part et la Caisse des Dépôts et les acteurs du logement social d'autre part. Le projet de décret publié mi-décembre par Bercy prévoit un mécanisme de répartition des encours du livret A et du livret de développement durable (près de 260 milliards d'euros à fin novembre), qui ne satisfait personne. Les députés se sont émus mercredi de l'absence de contrepartie donnée par les banques qui bénéficient de cette ressource défiscalisée.

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