Les placements des Français au plus bas depuis l'année 2000

Les flux d'épargne financière sont au plus bas depuis 13 ans, selon les calculs de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).
Ivan Best
Les assureurs tirent plutôt bien leur épingle du jeu, alors que les placements diminuent, selon Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurance:

 Les Français, de véritables fourmis ? Les données mise en avant par les macro-économistes le donnent à penser. Les Français épargneront encore de plus de 15% de leur revenu au premier semestre 2014, selon les prévisions de l'Insee. Soit un niveau bien supérieur à la moyenne européenne de l'ordre de 12%. Mais ce taux macro-économique ne reflète pas la réalité des placements des particuliers.

80 milliards d'euros placés en 2013, au plus bas depuis 2000

Selon les calculs de la Banque de France et les estimations de Fédération française des sociétés s'assurance (FFSA) pour 2013  voilà trois ans que les ménages réduisent chaque année la part de leur revenu qu'ils conservent sous forme de liquidités -tout simplement sur leur compte en banque- ou qu'ils placent, sous forme d'épargne contractuelle (livrets A, LDD…), d'achat de titres, ou d'investissement en assurance vie. En 2010, les ménages avaient placé 116 milliards d'euros. En 2013, ce montant est tombé à 80 milliards. La chute est sévère. Les particuliers n'avaient placé aussi peu d'argent depuis l'année 2000, une année de surconsommation.

Une forte baisse du pouvoir d'achat

Comment l'expliquer ? Tout simplement, en premier lieu, par la baisse du pouvoir d'achat. En 2012, le pouvoir d'achat a reculé de 1,5%, selon les calculs de l'Insee (par unité de consommation), soit une chute d'un niveau inconnu depuis 1984. En 2013, il aurait encore reculé de 0,1%. Moins de revenus, c'est évidemment moins de possibilités de placement.

 Un impact négatif du marché immobilier

 En outre, paradoxalement, la faiblesse du crédit contribue à expliquer le phénomène. Retraitée des rachats de crédits, la production de crédits immobiliers stagne. Cela a deux effets. Le taux d'épargne, d'un point de vue macro-économique, s'en trouve dopé. Cela tient à son calcul. Le montant de l'épargne se calcule ainsi : au flux de placements financiers, on ajoute les investissements dans les logements neufs, et l'on retranche les nouveaux crédits contractés par les ménages (il s'agit de désépargne). Moins il y a de crédit, moins il y a donc à retrancher à l'épargne ainsi calculée. Le taux d'épargne (épargne/revenu disponible) s'en trouve donc gonflé. Voilà pourquoi il est resté à un niveau élevé, supérieur à 15%, en 2013.

 Le crédit alimente les placements

D'un autre côté, le crédit alimente les placements. Par quel biais ? Quand le marché de l'immobilier est très actif, avec des prix en hausse, de nombreux vendeurs se trouvent à la tête d'un montant de liquidités important. Certes, dans beaucoup de cas, ils rachètent un autre bien rapidement, et n'ont rien à placer. Mais d'autres configurations sont possibles. Il peut s'agir d'immeubles de rapport, ou de nombreux particuliers quittant, par exemple, la région parisienne à l'âge de la retraite. En province ils paieront beaucoup moins cher, ou disposent déjà

Dans ce cas, le fruit de la vente est placé. Il y a donc corrélation entre la bonne tenue de l'immobilier et le montant des placements. Or, ce marché est aujourd'hui totalement atone.

 La moitié des 80 milliards d'euros de placements vers l'assurance vie

Les 80 milliards placés par les ménages en 2013 sont allés pour moitié vers l'assurance vie, estime la FFSA. Près d'un quart des sommes non dépensées par sont restées simplement sous la forme de liquidités (comptes courants). Le total épargne contractuelle plus achats de titres représenterait un autre quart.

 

 

Ivan Best

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Commentaires 10
à écrit le 16/02/2014 à 12:22
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Placer avec un taux d'IS élevé? On entend dire qu'il faut saisir les comptes d'assurance-vie...

à écrit le 16/02/2014 à 12:20
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Si on parle des placements, parle-t-on aussi répression financière? On nous dit qu'il faudrait baisser la dette de 36% en France pour retrouver de la croissance... Alors il faut rembourser et désendetter?

à écrit le 05/02/2014 à 10:27
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Où vous voulez placer de l'argent? Entre payer un loyer de 500 euros par mois et avoir des livrets plein qui ne rapportent rien ou rembourser un crédit pour une maison qui sera a nous dans 20 ans avec des livrets vides, le choix est vite fait...

le 06/02/2014 à 20:59
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+100 Merci la droite et la gauche de votre politique commune et destructrice...

à écrit le 02/02/2014 à 0:06
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"En 2010, les ménages avaient placé 116 milliards d'euros. En 2013, ce montant est tombé à 80 milliards." : Si ces milliards étaient des placements subventionnés dans l'immobilier, nous nous en passeront! "Un impact négatif du marché immobilier" : ...

à écrit le 01/02/2014 à 22:36
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il faut dire aussi que tout est fait pour placer sur livret A uniquement , car fiscalement depuis 2008 le capital a été bien tondu surtout des petits épargnants et petits porteurs de titres , après on se plaindra de compagnies rachetées par des firm...

à écrit le 31/01/2014 à 13:40
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ne cherchons pas midi à 14 heures. les français ne placent plus car ils ont perdu confiance et perdu leur pouvoir d'achat. de plus ils sont harassés par l'hyper-fiscalisation . tout le reste n'est que phrases. Enfin , les comparer aux pays voisins ...

le 02/02/2014 à 0:10
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" de plus ils sont harassés par l'hyper-fiscalisation" : Stop à l'intox! Quelles sont les révolutions fiscales? Un retraité célibataire (mais veuf) n'est plus non imposable à 1800 euros : La belle affaire face aux jeunes qui peuvent à peine louer un ...

à écrit le 31/01/2014 à 9:45
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Le dernier gouvernement entièrement socialiste en UE ...fait fuir depuis 19 mois les investisseurs, que ce soit au national comme à l'international...la confiance a disparu ! pour la restaurer..., faudra d'abord du temps et un autre président....

à écrit le 30/01/2014 à 22:53
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Et si l'on compare avec l'année 2.000, pourquoi ne pense-t-on pas à l'effet corrosif de la dévalorisation boursière ? et ensuite de la course aveugle au rendement, avec la spéculation de casino comme levier essentiel.

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