L'existence d'une bulle immobilière divise les experts

A partir des mêmes données statistiques, l'Insee et le Centre d'analyse stratégique parviennent à des conclusions radicalement différentes.
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Les prix de l'immobilier montent facilement mais ils peinent à redescendre », professe Jean Philippe Cotis, directeur général de l'Insee. Selon une enquête Insee Première présentée mardi 17 mai, les prix de l'immobilier ont plus que doublé entre 1998 et 2010 : ils se sont appréciés de 141 % en France, et de 185 % à Paris pour les appartements (voir illustration). En parallèle, le revenu disponible des ménages n'a augmenté lui d'à peine... 43 %. Malgré ce gouffre entre les prix et les revenus, l'Insee ne voit pas de bulle spéculative à l'horizon. Car, selon Jean Philippe Cotis, le marché immobilier français reste unique en son genre.

« En France, on ne note pas une envolée de l'investissement dans l'immobilier, qui aurait pu justifier une embardée et une correction des prix comme celle constatée dans les pays anglo-saxons ou en Espagne après la crise », assène-t-il. En clair, les prix correspondent à une rareté, voire à une pénurie d'offre. « On est davantage du côté de la sphère réelle de l'économie », complète-t-il, rassurant. Une analyse diamétralement opposée de celle publiée le mois dernier par le Centre d'analyse Stratégique (CAS), rattaché au cabinet du premier ministre. Selon lui, la hausse des taux d'intérêt depuis le début de l'année 2011 pourrait au contraire favoriser l'apparition d'une bulle sur le marché immobilier français. Une bulle qui serait entretenue par les propriétaires, qualifiés « d'immunisés » contre l'augmentation (ils achètent plus cher mais ils vendent également leur bien plus cher) mais qui mettrait les primo accédants sur le bas-côté.

Si cette bulle venait à éclater, les dégâts en seraient toutefois limités, car, contrairement au marché américain par exemple, l'endettement des ménages reste raisonnable. Enfin, le CAS pointe les dangers de la politique immobilière actuelle : « Dans les zones tendues, où le foncier est rare, il faut se demander si une subvention de la demande ne risque pas de conduire à une augmentation du prix », détaille le document, qui évoque, sans le dire, le nouveau Prêt à taux zéro.

En attendant, les premières baisses apparaissent depuis peu. Bulle ou pas ? Réponse dans quelques mois, car le marché immobilier passera au révélateur de la hausse des taux.

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Commentaires 28
à écrit le 20/05/2011 à 8:23
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Rapport du CAS : http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/2011-04-29-prix dulogement-NA221.pdf Même si certains centres d'activité connaissent un manque de logement, ce n'est pas une pénurie de logements qui peut expliquer la flambée des prix. Ce q...

le 28/05/2011 à 12:05
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Il n'y a QUE la rareté qui explique de tels records. Un adage connu "Un bien ne vaut que ce que le client veut bien en donner". Pourquoi le diamant est cher ??? Pourquoi un Scrabble de collection numéroté 1 n'a pas de prix. etc etc.. Au moins en immo...

à écrit le 19/05/2011 à 12:38
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CONTRE une bulle immobilière : - L'immobilier est un biens réel contre "fichons/fictions de papier" - Tous les placements financiers actuels sont de gigantesques bulles : . monnaie : gonflement de la masse monétaire euro (x5) et du dollar (x100) en ...

le 20/05/2011 à 11:50
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génial ton avis monsieur le vendeur immobilier!

le 28/05/2011 à 22:50
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L'immobilier c'est un bon placement quand ça monte, mais comme le reste, c'est la cata quand ça baisse. Par ailleurs, les frais sont très lourds (frais de notaire, ravalement, travaux obligatoires, charges...). Ajoutons à ça qu'il faut 6 mois/un an p...

à écrit le 18/05/2011 à 22:08
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L'on ne peut qu'être surpris de cette "opinion" du directeur de l'INSEE. 1) Comme le rappelle avec beaucoup de bon sens jp un peu avant, 70% des achats de neuf sont faits en loi Scellier, par des INVESTISSEURS. L'INSEE est donc complètement à coté de...

le 19/05/2011 à 13:27
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Paris et Haut de Seine. L'apport du PTZ est totalement marginal. De même, il n'y a pas eu de programme Scellier sur cette région. En conséquence, ni l'un ni l'autre n'ont eu d'influence réelle sur les prix de cette région, dicté par des conditions ré...

à écrit le 18/05/2011 à 18:23
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De toute façon, si tout le monde était convaincu qu'il y a une bulle, elle n'existerait plus...

à écrit le 18/05/2011 à 18:05
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Un conseil de spécialiste, n'achetez surtout pas!, vous prendriez pour 25 ou 30 ans de misère; les prix pratiqués actuellement sont de 45 à 70 % au dessus de la valeur du bien. Attendez quelques mois le crack de la bulle immobilière est imminent!.

le 24/05/2011 à 11:51
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dac

le 28/05/2011 à 22:52
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C'est vrai que s'endetter pour 30 ans sur un marché qui baissera nécessairement avant la fin des échéances, c'est suicidaire.

à écrit le 18/05/2011 à 17:59
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ah ca me fait toujours rire les gens qui disent que la regle generale ne s applique pas a eux. Pourquoi le marche immobilier francais est il different du marche US ou espagnol ? Les prix ont augmente de la meme facon. Les gens ont empruntes de plus e...

à écrit le 18/05/2011 à 17:00
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Vous voulez la vérité la voilà!!! Je veux pas vous faire paniquer mais si vous avez fait un prêt pour 20ans ou plus, peu importe le bien de votre immobilier vas chuter , il y as bien une bulle immobilière pour infos les statistique de l insee sont...

le 18/05/2011 à 20:02
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Et vous, qu'allez-vous faire ? Vendre ?

le 24/05/2011 à 11:53
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achetez un dictionnaire avant de laisser des messages, vous êtes totalement illisible !! mais je suis totalement d'accord avec votre analyse

à écrit le 18/05/2011 à 16:46
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Il faut qu'il regarde les chiffres des promoteurs. C'est complètement faux. Le marché du neuf ne fonctionne aujourd'hui qu'avec les investisseurs. Suivant les promoteurs et les programmes, les investisseurs représentent 60 à 70% des acquéreurs. Une v...

à écrit le 18/05/2011 à 14:47
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les prix augmentent beaucoup plus vite que nos revenus: mais où va t'on?? devra t'on bientôt utiliser 50% de ses revenus pour se loger??? non il est temps de mettre carte sur table et de favoriser l'accession à la propriété à l'ensemble des français...

à écrit le 18/05/2011 à 14:42
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il est faux de dire qu'il y a pénurie de biens, sinon les loyers auraient aussi explosé!! par contre les professionnels n'ont toujours pas compris que beaucoup de transactions à moindre % valent mieux qu'aucune à fort % curieux !!!

le 18/05/2011 à 22:12
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Le mythe de la "pénurie de biens" date d'un rapport commandé par .. le Crédit Foncier (partie prenante !!), et réalisé par... deux ETUDIANTS de master de Michel Mouillart (partie prenante ? Quels sont ses liens financiers avec le lobby immobilier ?) ...

le 19/05/2011 à 13:39
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La France est un pays hypercentralisé : quelques centres d'affaires, et puis une friche désindustrialisée généralisée. Les biens de qualités et bien situés sont donc rarissimes. Par ailleurs, les autres placements ne valent plus rien : bourse, obliga...

à écrit le 18/05/2011 à 12:55
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Pour les "experts" il n'y a pas de bulle si elle est due aux particuliers car ils estiment que les particuliers ne cherchent pas à spéculer. Or c'est bien se qui se passe: à force de martelage médiatique pour dire qu'il faut ABSSSSSOLUMENT acheter, ...

à écrit le 18/05/2011 à 12:52
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Il y a une contradiction flagrante : Comment peut-on dire « On est davantage du côté de la sphère réelle de l'économie » tout en notant que les primo-accédants ne peuvent pas acheter. En gros les acheteurs échangent des m2 vendus à 8000 ? contre de...

le 18/05/2011 à 22:14
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Vous avez raison. Mais il n'y a rien d'étonnant à cela : ceux qui prédisent que l'immobilier va continuer à monter, ou au pire, stagner, n'ont aucun argument valable. Ils utilisent donc des arguments illogiques et faux, pour convaincre leur auditoire...

à écrit le 18/05/2011 à 9:33
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il est certain que la bulle (car elle existe bel et bien et qu'il n'y a pas pénurie de biens) est entretenue par les aides détat diverses car elle rapporte beaucoup à certains au détriment des acheteurs; lesquels ne sont pas tous fous et retardent ...

le 18/05/2011 à 11:44
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C'est au budget de l'état et des collectivités que ça va faire mal si l'immobilier revient à un niveau raisonnable : Taxe foncière sur la valeur cadastrale, ISF sur la valeurs des biens, droits de mutation en % de la valeur des biens... Si la crise ...

le 18/05/2011 à 13:21
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@ hmhm : Je ne suis pas tout a fait d'accord avec vous car il y aura plus de perdant que vous ne le pensez. D'abord les primo accédant qui viennent d'acheter seront de grands perdants car ils auront acheté cher un bien à crédit sur une valeur suréval...

le 18/05/2011 à 13:57
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Pour preciser un peu , il est vrai que la taxe foncière est fonction de la valeur cadastrale du bien . Mais heureusement pour le contribuable la revalorisation annuelle de la valeur cadastrale est basé sur la valeur locative du bien pluto que sur la ...

le 18/05/2011 à 14:57
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"Ce qui semble indispensable cette un atterrissage en douceur et progressif du marché immobilier ". Aterrissage grâce auquel les générations montantes et futures auraient désormais le plaisir de s'endetter sur 25 ou 30 ans pour une cage à poules pour...

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