Immobilier ancien : les primo-accédants sont de retour

2015 fut l'année du retour des primo-accédants sur le marché immobilier ancien. Ils prennent une part de plus en plus importante dans les transactions.
Mathias Thépot
L'offre de logements anciens se réduit en France.

Le nombre de ménages achetant un bien immobilier pour la première fois aurait significativement augmenté en 2015. Soutenus par le faible niveau des taux d'intérêt et par la baisse continue des prix lors des quatre dernières années, les primo-accédants sont en effet de retour sur le marché de l'immobilier ancien, assure le réseau immobilier Laforêt. Au sein de ce réseau, la part des primo-accédants dans les transactions immobilières réalisées s'est ainsi élevée à 36 % en 2015. Elle n'était que de 31 % en 2014, 28 % en 2013 et 24 % en 2012, une année où les prix trop élevés des logements rendaient encore inaccessible l'achat immobilier pour une grande partie des jeunes ménages.

Hausse des transactions

Même à Paris, la ville la plus chère de France - les prix au mètre carré y côtoient les 8.000 euros en moyenne -, les primo-accédants reviennent vers l'achat immobilier. Dans la capitale, « il y a de nouveau une vraie volonté d'acheter chez des ménages jusque-ici locataires », constate Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt.
Ce retour des primo-accédants est d'autant plus marqué que les transactions immobilières sont globalement en hausse en 2015, de 12 % au niveau national pour le seul réseau Laforêt.

Ces jeunes acheteurs ont en outre grandement participé à l'accroissement global du nombre de nouveaux acquéreurs potentiels lors des douze derniers mois (+ 8 % sur un an). « Ils ont aussi compris que le marché immobilier français se trouve désormais dans le creux de la vague en matière des prix », explique Yann Jehanno. De quoi laisser espérer de futures plus-values.

Réduction de l'offre

Mais, malheureusement, « l'accélération des transactions observées en 2015 n'a pas été compensée par une hausse des mises en vente », regrette Yann Jehanno. Les ménages qui mettent leur bien en vente le font en fait principalement par « nécessité », à cause d'une mobilité professionnelle, d'une séparation, de la naissance d'un enfant, etc.
Globalement, l'offre de biens immobiliers anciens en France s'est en fait réduite de 6 %, selon Laforêt.

Au delà de la hausse des ventes, une telle baisse s'explique d'abord par la frilosité des secondo-accédants qui généralement mettent en vente leur bien pour financer un nouvel achat, souvent en parallèle d'un nouveau recours à l'endettement. Or, « ils ont besoin de davantage de confiance en l'avenir pour passer à l'acte », explique Yann Jehanno.

La réduction de l'offre s'expliquerait aussi par l'atonie du marché du logement neuf depuis 2012, qui mécaniquement « limite la libération de logements anciens », note Yann Jehanno. Par ailleurs, « les ménages qui ont acheté il y a moins de 7 ans ont peu d'espoir de réaliser une plus-value s'ils vendent aujourd'hui. Ils préfèrent donc attendre avant de mettre en vente leur bien », commente pour sa part Gilles Vaudois, qui dirige des agences Laforêt à Lyon.

Les studios très prisés

Bref, les agents immobiliers voient globalement leurs stocks se réduire. Le marché ancien se tend, ce qui risque de soutenir une future hausse des prix.

Par type de biens, le segment le plus tendu est de loin celui des petites surfaces. En effet, le vendeur d'un studio a en face de lui en moyenne neuf acheteurs potentiels, constate-t-on chez Laforêt. Et le vendeur d'un appartement deux pièces a affaire à quatre acheteurs en moyenne. Les primo-accédants et les investisseurs patrimoniaux sont très friands de ces petites surfaces. Les premiers pour y vivre, et les seconds par pur intérêt financier, car les petites surfaces sont les plus rentables à louer au mètre carré.

A l'inverse le marché est détendu sur les grandes surfaces. Il y a seulement en moyenne un acheteur pour un vendeur d'une maison de 4 chambres et plus, et deux acheteurs pour un vendeur d'un appartement de quatre pièces et plus.

Mathias Thépot

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Commentaires 11
à écrit le 28/01/2016 à 17:07
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Avec a compagne nous faisons parti de ce qu'on appel les primo-accédant. Depuis toujours nous souhaitions investir dans l'ancien mais tout le monde nous disait que notre profil ne correspondait pas. On a donc arrêté d'écouter les gens et avons réalis...

à écrit le 19/01/2016 à 5:41
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La blague du jour: "les primo accédants sont de retour". Les jeunes sont au chômage. Les jeunes qualifiés se cassent à l'étranger pour trouver du boulot. Globalement, il ne reste que les jeunes "peu ou non qualifiés" - traduire: "qui ne gagnent pas ...

à écrit le 11/01/2016 à 12:31
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Pour prédire les évolutions de l'immobilier, il y a 3 cas de figure. CAS1: Lorsqu'il y a 5 vendeurs et 100 acheteurs, le prix du marché, c'est celui des 5 acheteurs les plus riches. CAS2: Lorsqu'il y a 100 vendeurs face à 100 acheteurs, les achet...

à écrit le 06/01/2016 à 10:35
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Les médias nous font un nouveau lavage de cerveau avec l’immobilier. Un coup l'immobilier monte, un coup il descend.

le 07/01/2016 à 9:30
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@Cracra En réalité, les promoteurs sont dans une danse à 2 temps. 1) La majorité de l'année, ils passent leur temps à expliquer à quel point l'année sera la pire jamais connue, que l'Etat les opprime, et à quel point ils ont ab-so-lu-ment besoin ...

à écrit le 05/01/2016 à 19:09
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Chômage. Emplois précaires. PapyBoom. Baisse des loyers. Hausse des taxes proprio. Baisse de la rentabilité locative. Fuite des investisseurs de l'immobilier qui n'est plus un investissement viable pour de longues années à venir. Engorgement suppléme...

le 05/01/2016 à 22:53
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Vous avez oublié la guerre mondiale, le retour des dinosaures, le SRAS, la peste porcine, et les petits hommes verts.

le 06/01/2016 à 12:18
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@Batman: ce n'est pas tant le papyboom que la démographie actuelle qui sont au coeur du problème. Après guerre, les femmes avaient undizaine d'enfants (d'où le papyboom) et maintenant elles ont en moyenne moins de 2 enfants. Après guerre, on trouvait...

le 07/01/2016 à 7:16
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Papy boom ou pas, la population française croit de 200 000 par an entre les naissances et l'immigration soit l'équivalent d'une ville comme Dijon chaque année. La crise économique? 750 000 transactions dans l'ancien, plus 7% pour les ventes de voitur...

le 07/01/2016 à 9:22
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@Pitcho "la population française croit de 200 000 par an entre les naissances et l'immigration soit l'équivalent d'une ville comme Dijon chaque année" Très bien. A présent comptez le nombre de ces nouveaux-nés et nouveaux arrivants qui auront les...

le 10/01/2016 à 23:27
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Ben sans aller voir le chômage, la démographie ou l'économie (qui vont faire baisser les prix aussi, certes): Le nombre de vendeurs augmente. Le nombre d'acheteurs diminue. Voilà. Et ça va s'empirer. Tout est dit.

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