Immobilier ancien  : la baisse des prix s'est enrayée

Les prix dans l'immobilier ancien en France n'ont baissé que de 0,6 % en 2015, selon Century 21. La régression globale des prix entamée en 2012 s'estompe.
Mathias Thépot
Les banques financent en moyenne une part croissante des achats immobiliers dans l'ancien.

Après avoir atteint des niveaux record en 2011, les prix de l'immobilier ancien en France ont régressé. Ils avaient globalement baissé de 2,2 % en 2014, après des reculs de 1,7 % en 2013 et en 2012, selon le baromètre Notaire-Insee. Mais en 2015, cette tendance s'est clairement estompée. Les prix n'ont baissé que de 0,6 % durant l'année qui vient de s'écouler, expliquait ce lundi le réseau d'agences immobilières Century 21 lors d'une conférence de presse. Et ce, après un repli pourtant significatif de 2,6 % au premier semestre 2015, toujours selon le même réseau. Les prix de l'immobilier ancien s'établissent désormais en moyenne à 2.481 euros du mètre carré en France.

Baisse des taux

La baisse des prix interrompue depuis plus de trois ans aurait donc finalement décidé les acquéreurs potentiels à passer à l'acte : en 2015, les agences Century 21 ont réalisé 16,2 % plus de transactions qu'en 2014. « Cette progression à deux chiffres n'avait pas été constatée sur le marché depuis 2010 », précise Laurent Vimont, le président de Century 21. Les acheteurs ont en outre été fortement soutenus par la nouvelle baisse des taux d'intérêt de crédits immobiliers qui s'établissent en moyenne sur 20 ans « autour de 2,2 % aujourd'hui quand ils s'élevaient en moyenne à 4,15 % en janvier 2012 », rappelle le réseau d'agences immobilières. « Ces deux phénomènes associés (baisse des prix et faiblesse des taux d'intérêt ndlr) ont permis à des ménages aux revenus modestes de gagner en pouvoir d'achat et d'être ainsi à même de concrétiser leur opération d'acquisition », explique aussi Century 21.

Les banques financent davantage

A l'affût pour attirer les jeunes primo-accédants, une clientèle à fort potentiel qui avait quitté le marché de l'accession ces derniers mois, les banques ont aussi adapté leur politique de crédit. Ainsi l'apport personnel moyen permettant d'acheter un bien immobilier d'environ 200.000 euros en 2015 pour une mensualité de 1.000 euros sur 20 ans, fut de seulement 3.691 euros. « Du jamais vu ! », confirme Laurent Vimont. En plus de se mener une concurrence féroce sur les taux d'intérêt, les banques accepteraient donc de prêter une plus grande part du montant de l'achat. Par ailleurs, « les vendeurs se montrent plus raisonnables, et font face à des acheteurs de plus en plus intéressés », explique Laurent Vimont, qui constate en cette fin d'année une hausse de 19 % des projets de clients acquéreurs dans ses agences.

Les Français très attachés à l'achat immobilier

Tous ces éléments viennent contrebalancer la correction qui s'était engagée il y a quatre ans, qui a suivi la forte hausse des prix de l'immobilier par rapport aux revenus des ménages sur la période 1998-2011. Or, comme le rappelait Laurant Vimont ce lundi, « les prix sont revenus à leur niveau de 2010 », soit à un niveau tout de même élevé par rapport aux revenus si l'on compare au début des années 2000.

Les travaux de l'économiste Jacques Firggit indiquent notamment que l'indice du prix des logements par rapport aux revenus disponibles des ménages reste aujourd'hui 1,6 fois supérieur à son niveau de 2000. Preuve que les ménages français acceptent de consacrer une part plus importante de leurs revenus à l'immobilier, et sont prêts, si les taux restent bas, à soutenir une stabilisation, voire une hausse des prix.

Autrement dit, le fait que la baisse des prix de d'immobilier s'enraye montre bien que les ménages français placent l'achat immobilier comme une priorité.

Mathias Thépot

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Commentaires 13
à écrit le 01/02/2016 à 2:27
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La Banque de France annonce dans son analyse la plus récente que l'immobilier français va suivre l'un de 2 scénarios possibles: A) une baisse forte et progressive ou B) une baisse forte et abrupte. Cet article semble un peu à coté de la pl...

à écrit le 11/01/2016 à 12:28
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Chômage. Emplois précaires. PapyBoom. Baisse des loyers. Hausse des taxes proprio. Baisse de la rentabilité locative. Fuite des investisseurs de l'immobilier qui n'est plus un investissement viable pour de longues années à venir. Engorgement suppléme...

à écrit le 05/01/2016 à 17:19
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c'est l'immo/btp qui fait la croissance. en 2010 et 2011, les prix augmentaient et notre croissance était de 2%. par la suite, les prix ont baissé et la croissance avec. cf. l'Irlande : 16% d'augmentation des prix immo et 45% des créations de jobs q...

à écrit le 05/01/2016 à 12:18
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acheter avec 20% et rembourser l'emprunt avec les loyers, je connais pas meilleur effet de levier surtout avec un risque minime....

le 05/01/2016 à 13:57
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@la fourmi "acheter avec 20% et rembourser l'emprunt avec les loyers, je connais pas meilleur effet de levier surtout avec un risque minime...." MERCI! Merci de nous avouer à quel point l'immo en France est une niche privilégiée et surprotégée, ...

à écrit le 05/01/2016 à 12:10
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L article nous dit que c est formidable que les banques pretent a des gens peu solvable (pas capable d avoir un apport personnel consequent), avec des marges ridicules pour des biens surrevalues (car la periode des interets bas va bien se terminer to...

à écrit le 04/01/2016 à 19:21
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Il s'agit d'un mirage de court terme. La crise financière tapie derrière la stagnation du chromage la baisse des volumes industriels, la fermeture de nombreux hedge funds, la bull des crédits étudiants US qui ont été titrisés, la crise pétrolière q...

le 04/01/2016 à 22:24
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Eh bien... On nage dans l'optimisme! Calmez vous, ça va bien se passer, les taux bas, la démographie, l'attractivité française, sont autant de points à mettre également en avant. A moins que vous ne préfériez jouer les traders avec votre livret bleu ...

le 04/01/2016 à 23:05
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@Geo : L'attractivité française est morte avec la remontée des taux US, la non réforme de la fiscalité, la fraude sur les cotisations sociales atteignant presque 100 Mds par an de la part des entreprises en France ce qui grève le budget de l’État qui...

le 05/01/2016 à 0:05
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Le décliniste français typique. Tout les pays en ont mais la France tient le pompon en la matière. Ah, si on pouvait en exporter !

le 05/01/2016 à 7:52
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Arrêtez donc vos commentaires et intéressez vous aux chiffres: on va atteindre les 750 000 transactions dans l'ancien en 2015, les prix sont repassés au dessus de 8000 euros le m2 sur Paris et les ventes de voitures neuves ont bondi de 7% pour l'anné...

le 05/01/2016 à 10:47
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l'immobilier un placement non risqué, lol, tu as de l'humour

le 10/01/2016 à 23:37
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Il est évident que tout pousse vers l'éclatement de la bulle. Mais l'état n'allait pas laisser la bulle éclater avant d'avoir fini de vendre ses biens. Voilà qui touche à sa fin. Chômage, plus de 3 vendeurs par acheteur, population de moins en moins ...

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