Produits de défiscalisation : FIP et FCPI s'essoufflent

Les derniers chiffres publiés par l'AFG et l'Afic font état d'une baisse de 20 % de la collecte sur les FIP et FCPI 2009. La faute à la crise... mais pas seulement.

L' effet de mode est-il passé ? Une chose est sûre : les FIP (fonds d'investissement de proximité) et les FCPI (fonds communs de placement à l'innovation) n'ont pas autant séduit en 2009 qu'en 2008. Remis sur le devant de la scène grâce à la loi Tepa de 2007 qui a renforcé leur attractivité fiscale, la collecte de ces produits d'épargne investissant dans des PME avaient bondi de 22 % entre 2007 et 2008. Les chiffres publiés par l'AFG (Association française de la gestion financière) et l'Afic (Association française des investisseurs en capital) ne sont pas du même acabit : la collecte totale pour les FIP et FCPI créés en 2009 a atteint 898 millions d'euros contre 1,13 milliard pour ceux lancés en 2008, soit une baisse de 20,5 %. Et seuls 135.000 épargnants ont investi dans ce produit, contre 145.000 en 2008.

On distingue deux types de FIP et FCPI : ceux qui permettent de réduire l'impôt sur le revenu et ceux qui jouent sur l'ISF. La part de cette dernière catégorie, initiée par la loi Tepa et plébiscitée en 2007 et 2008, est passée de 50,5 % des fonds récoltés en 2008 à 35,9 % en 2009.

Investissement risqué

L'Afic met ce mauvais millésime sur le compte de la « crise sans précédent ». Le contexte n'explique pas tout. D'abord, les épargnants ont sans doute tiré les leçons du Robien et compris que, malgré la communication trop souvent axée sur le seul avantage fiscal, cet investissement est risqué. En effet, au moins 60 % du fonds doit être investi dans des sociétés non cotées, où les faillites sont nombreuses. Les FIP investissent dans des PME tandis que les FCPI se concentrent sur des jeunes sociétés innovantes. Or, c'est bien connu, en période de crise, les petites entreprises sont les premières à souffrir.

Côté avantages, à condition de garder ses parts au moins cinq ans, la réduction d'impôt égale 25 % des sommes investies (plafonnée à 3.000 euros pour un célibataire et 6.000 euros pour un couple). Depuis la Loi Tepa, les FIP et FCPI « ISF », quant à eux, bénéficient d'une déduction à l'ISF de 50 % des sommes investies, dans la limite de 20.000 euros.

Voilà peut-être l'autre raison des mauvais chiffres : l'épargnant s'est sans doute senti incapable de choisir parmi la profusion des FCPI et de FIP proposés (102 fonds nouveaux en 2009, 87 en 2008...). Flairant l'aubaine, de nouvelles sociétés de gestion, et donc sans historique, se sont lancées. Or, la pertinence d'un investissement en non coté ne se mesure que 5 à 8 ans plus tard. Attendre les premiers résultats serait une bonne stratégie, sauf que le dispositif cessera au 31 décembre. Conscientes des insuffisances de la formule actuelle, l'Afic planche déjà sur des améliorations qui inciteraient le gouvernement à prolonger le dispositif.

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