Produits de retraite : le rejet du Perp et du "Madelin" est-il justifié  ?

La dernière étude de la FFSA montre que les épargnants délaissent ces deux produits de retraite. Bien utilisés, ils peuvent pourtant s'avérer utiles.

Les Français sont prêts à de nombreux sacrifices pour sauver leur régime de retraite, et l'épargne salariale n'a jamais été autant plébiscitée. Pourtant, les épargnants boudent deux des principaux produits de retraite disponibles : le www.latribune.fr/vos-finances/impots/gestion-patrimoine/perp.html (plan d'épargne de retraite populaire), accessible à tous, et les contrats « PerpMadelin », réservés au travailleurs non salariés (TNS).

Les chiffres publiés par la FFSA (assureurs) et le Gema (mutuelles) sont décevants vu l'anxiété croissante des Français pour leurs futures pensions. En 2009, les cotisations sur les contrats Madelin, créés en 1994, ont augmenté d'à peine 1%, et 84.000 nouveaux contrats ont été souscrits (6% de moins qu'en 2008). Le nombre de contrats Madelin s'établit désormais à 869.000 (+2%), avec un encours moyen de 17.670 euros. Au total, 57% des TNS ont souscrit ce produit.

Les statistiques pour le Perp, lancé en 2003, ne sont guère plus rassurantes. Le nombre de Perp reste très faible : 2,1 millions de contrats (+2% par rapport à 2008), soit 8,8% de la population susceptible d'en souscrire un. Les encours, eux, ont progressé de 2% à 5,3 milliards d'euros, après avoir baissé dans les mêmes proportions l'année précédente. Des chiffres corrects, mais faibles au regard de la jeunesse du produit. À titre de comparaison, la progression du Perco (plan d'épargne pour la retraite collectif), également créé en 2003, est spectaculaire (voir illustration).

Choix sous condition

Il y a des raisons objectives à ce désamour des Français. D'abord, ces produits débouchent systématiquement sur une rente lors du départ en retraite. À l'inverse, une assurance-vie ou un Perco peut être aussi débloqué sous forme de capital. Ensuite, ces deux placements sont défiscalisés à l'entrée (les versements sont déductibles) mais pas à la sortie : la totalité de la rente est imposée comme un revenu. Les jeunes actifs incités à souscrire un Perp en 2003 ou 2004, ont compris depuis que les versements n'avaient de l'intérêt tant qu'ils étaient peu imposés.

Enfin, si le Perp et le Madelin ressemblent un peu à de l'assurance-vie (choix entre un fonds en euros et des unités de compte plus dynamiques), ils sont parfois mal servis par les assureurs. Souvent, le taux du fonds en euros sur ces produits est inférieur à celui des assurances-vie, certains assureurs choisissant de « booster » le rendement de leurs contrats-phares.

Pour autant, ces deux placements peuvent s'avérer excellents à en croire de nombreux conseillers en gestion de patrimoine. Mais à deux conditions : souscrire ou effectuer des versements après 50 ans, quand l'âge de la retraite se rapproche, et être imposé à la tranche marginale.

Pour tout savoir sur le fonctionnement du Perp, cliquez ici

Pour tout savoir sur le fonctionnement du Madelin, cliquez ici

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