Retraite : "je vais m'expatrier, dois-je cotiser à la Caisse des Français à l'étranger ? "

Chaque mois, LaTribune.fr soumet un cas sur la retraite à notre expert, Optimaretraite. Il répond au problème de manière concrète et donne ses préconisations.

Le cas :

Monsieur T. est né en septembre 1953. Marié avec 1 enfant, il était jusqu'à présent salarié et, à fin 2009, totalisait 135 trimestres, 4.100 points Arrco et 35.000 points Agirc.

Il a démarré depuis le début de l'année un travail en Espagne où il compte terminer sa carrière dès qu'il aura le taux plein.

Il se demande quel sera l'impact de cette nouvelle situation professionnelle sur sa retraite et notamment s'il a ou non intérêt à cotiser à la Caisse des Français de l'Etranger (CFE). Dans tous les cas, compte tenu des incertitudes liées à l'accord AGFF, il ne souhaite pas pour l'instant, et à juste titre, cotiser de manière volontaire à la CRE (Arrco) ou à l'IRCAFEX (Agirc).

L'analyse de l'expert :

L'Espagne étant un pays membre de l'Union Européenne, les périodes travaillées par Monsieur T. dans ce pays lui permettront de valider des trimestres. Sa nouvelle situation professionnelle ne lui portera donc pas préjudice du point de vue du taux de liquidation de ses retraites françaises.

Après vérification de ses droits, et en tenant compte de sa nouvelle situation professionnelle, Monsieur T. obtiendra à 60 ans à une pension (base et complémentaires) de 24.661 ? par an. Cette pension passera à 29.241 ? s'il liquide ses droits à 63 ans et demi, âge auquel il obtiendra le taux plein.

De plus, Monsieur T. va cotiser en Espagne et va donc acquérir des droits à la retraite dans le régime Espagnol.

Cependant, Monsieur T. subira des pertes sur la retraite de base du régime général. Elles se situeront, d'une part au niveau de son salaire annuel moyen car les années à venir auraient été parmi les meilleures, d'autre part au niveau de la « proratisation » de sa pension qui ne sera que de 135/164 (en effet, seuls les trimestres cotisés (135 au 31/12/2009) compteront).

Le seul moyen de ne pas subir de perte sur les droits à la retraite dans le régime de base du régime général consiste donc à cotiser de manière volontaire à la CFE.

Compte tenu du salaire brut que perçoit Monsieur T., le coût des cotisations 2010 à la CFE sera de 1.377 ? par trimestre, soit 5.508 ? par an.
Avec cette cotisation annuelle, Monsieur T. pourra prétendre à 60 ans à une pension (base et complémentaires) de 26.083 ? par an, soit un gain annuel de 1.422 ?. Cette pension annuelle sera de 32.782 ? pour une liquidation des droits à la retraite à 63 ans et demi, soit un gain annuel de 3.541 ?.
En tenant compte du coût total de l'opération (19.278 ? pour un départ à 60 ans et 38.556 ? pour un départ à 63 ans et demi), l'âge "de retour sur investissement" sera compris entre 73 et 74 ans. L'espérance de vie d'un homme de 57 ans étant de 81 ans, cette opération sera statistiquement rentable.

Le conseil de l'expert :

L'alternative pour Monsieur T. serait de verser chaque année l'équivalent de sa cotisation CFE (5.508 ? en 2010) sur un produit financier (par exemple une assurance vie). Sur la base d'une rémunération nette de l'épargne de 4% et selon les tables de mortalité en vigueur à ce jour, il pourrait ainsi obtenir à 60 ans une rente viagère annuelle de 950 ? et, s'il attendait 63 ans et demi, 2.115 ?.

Il se confirme donc que Monsieur T. a, d'un point de vue financier, tout intérêt à cotiser à la CFE.

Il est à noter que compte tenu de sa date de naissance, 1953, Monsieur T. a peu de chance de voir des modifications importantes intervenir sur son régime de base.

Le bilan :

Monsieur T. va donc cotiser à la CFE. Il lui en coutera 5.508 ? par an (base 2010) et cela lui fera gagner, s'il prend sa retraite dès l'obtention du taux plein, c'est-à-dire à 63 ans et demi, 3 541 ? par an. Sa pension de retraite totale, en France, sera alors de 32.782 ?.

Dans un an, une fois que les décisions concernant le devenir de l'accord AGFF seront connues, il effectuera les mêmes calculs pour ses régimes complémentaires afin de cotiser, ou non, à la CRE et à l'IRCAFEX.

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