Les pays émergents vont brûler de plus en plus de pétrole

Par Robert Jules  |   |  334  mots
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Dans son rapport annuel sur les perspectives de l'énergie à l'échelle mondiale, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) indique que les économies émergentes, Chine et Inde en tête, vont redessiner le futur paysage de l'énergie mondiale. Ils représenteront 93% de la croissance de la consommation d'énergie primaire (pétrole, charbon, gaz naturel) d'ici 2035.

Dans son rapport annuel sur les perspectives mondiales énergétiques à l'horizon 2035, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui conseille l'ensemble des pays développés, souligne le rôle de premier plan joué par les économies émergentes, en particulier la Chine et l'Inde, sur le futur paysage énergétique mondial. "Les pays non membres de l'OCDE compteront pour 93% de la hausse prévue de la demande d'énergie primaire (charbon, pétrole, gaz naturel), reflétant les taux de croissance rapide des économies, de la production industrielle, de la population et de l'urbanisation", indique le rapport.

La Chine, qui représentera à elle seule 36% de la croissance de cette demande, verra ses besoins énergétiques bondir de 75% entre 2008 et 2035.

Pour autant, en raison de la crise économique et des politiques de réduction des émissions de CO2 et d'efficience de l'utilisation de l'énergie, la demande mondiale d'énergie primaire devrait croître à un rythme moins rapide que par le passé. "Selon le nouveau scénario, la demande mondiale d'énergie primaire devrait progresser de 36% entre 2008 et 2035, de 12,3 milliards de tonnes équivalent pétrole à 16,7 milliards de tonnes équivalent pétrole, soit une hausse moyenne annuelle de 1,2%. Sur les 27 dernières années, ce taux annuel était de 2%."

La production d'électricité devrait croître, elle, au rythme de 2,2% jusqu'à 2035, alimentée principalement par le charbon et le gaz naturel, même si la part de ces sources d'énergie devrait passer de 68% en 2008 à 55% en 2035, au profit du nucléaire et des énergies renouvelables.

Enfin, les experts de l'AIE ont évalué que l'échec du Sommet climatique de Copenhague en décembre dernier pour fixer des contraintes pour réduire les émissions de CO2 à l'échelle mondiale coûtera au final 1.000 milliards de dollars de plus. "Même si les objectifs inscrits dans l'accord final de Copenhague étaient atteints, les réductions d'émissions qui seront nécessaires après 2020 devraient coûter bien davantage que les objectifs ambitieux initiaux avaient été tenus", indique le rapport.