Luc Chatel veut faire entrer la culture de la performance dans l'Education

Le ministre de l'Education nationale a annoncé mardi l'instauration d'une prime de résultat pour les chefs d'établissement. Une initiative qui fait polémique.
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Après les recteurs, les chefs d'établissements. Le ministre de l'Education nationale a annoncé mardi sur France Info que les principaux de collèges et lycées pourront se voir verser une prime variable en fonction de leurs résultats. Accordée tous les trois ans, cette prime pourra atteindre 6.000 euros, la moyenne étant de 2.000 euros Luc Chatel a conclut dans cette optique un accord avec les principaux syndicats de chefs d'établissement. "Le gouvernement a décidé de développer une rémunération variable liée aux performances de nos cadres, comme cela existe dans l'immense majorité" des entreprises de notre pays, a ainsi déclaré Luc Chatel.

Par "performances", le ministre entend par exemple les "résultats scolaires par rapport aux prévisions qui ont été faites" ou "la capacité d'intégrer des élèves en difficulté". Pour lui, il s'agit de "valoriser l'engagement personnel des acteurs de l'Education nationale" et de mener une "politique plus audacieuse".

Asservissement

Mais cette "audace" n'est pas sans provoquer un tollé au sein de la communauté éducative, échaudée par les suppressions de postes (65.000 de 2007 à 2011), la possibilité donné aux chefs d'établissement de certains établissements de recruter eux-mêmes les enseignants sur des postes à profil (programme CLAIR) et la prime au mérite (jusqu'à 6.840 euros) que vont recevoir pour la première fois les recteurs, chargés désormais de décider de la répartition des suppressions de postes dans leur académie (La Tribune du 23 décembre 2010). Les syndicats d'enseignants pointent notamment le risque d'une dégradation des relations entre chefs d'établissements et équipes pédagogiques et d'un asservissement des personnels de direction.

Ces derniers minimisent ces reproches. "Cette proposition, dont il reste à fixer les modalités d'applications, interviennent dan le cadre des négociations annuelles avec le ministère", précise Philippe Tournier, secrétaire général du principal syndicat de chefs d'établissements, le SNPDEN-Unsa, qui rappelle que cette nouvelle prime de fonction et de résultats (PFR), concerne toute la Fonction publique. La PFR a vocation à terme à remplacer progressivement toutes les indemnités versées dans les différentes administrations de l'Etat.

Une publicité "démesurée"

Jusqu'alors, les personnels de direction recevaient une prime fixe quelle que soit leur évaluation. Philippe Tournier estime donc "démesurée", la publicité faite autour de cette annonce. Plus grave est selon lui la non application, sur le terrain, de la réforme du lycée, faute de postes suffisants. Il n'empêche, l'introduction de pratiques et d'un vocabulaire proche de ce qui se pratique dans les entreprises commence à inquiéter le trouble au sein de la Maison Education.

Commentaires 18
à écrit le 27/01/2011 à 8:35
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en période d'inflation ont distribue des primes pour récompenser des fonctionnaires gracement payés pour faire leur travail, cela ne contribue pas a l'éducation de nos jeunes mais favorise la concurence entre établissement en surévaluant les résultat...

à écrit le 26/01/2011 à 11:16
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Avec cette décision, on n'augmentera pas la qualité d'éducation mais simplement la compétion inter-établissement, donc des sélections de plus en plus dures acompagnée d'une obsession des résultats. Ceci mènera à créer des établissement de gagnant et ...

à écrit le 26/01/2011 à 10:37
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Très motivant pour les enseignants dont les efforts seront récompensés par une prime donnée à leur patron . . . L'Education nationale n'est pas une entreprise comme les autres !

à écrit le 26/01/2011 à 7:48
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Luc Chatel doit nous expliquer la rapport entre l'augmentation des primes des recteurs et la qualité de l'enseignement . L'éducation n'est pas une valeur marchande .

à écrit le 26/01/2011 à 7:30
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comme dans les entreprises la masse salariale ne sera plus distribuée a ceux qui font le boulot mais a ceux qui serve l'appareil ?

à écrit le 26/01/2011 à 1:13
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Tout le monde sait que l'ont ne peut plus supprimer des postes dans l'éducation nationale sans dégrader les conditions d'apprentissage, que si on ne trafique pas les indicateurs tout va s'effondrer dans 2-3 ans quand ces choix politiques vont devenir...

le 26/01/2011 à 10:53
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hélas je crains fort que ceci soit une réalité!? l'élève, nos enfants, mes petits enfants sont ils des "boites de conserves"?

à écrit le 25/01/2011 à 23:33
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la culture de la rentabilité on voit bien comme notre cher gouvernement gere les problemes scolaires .l'etudiant ne seras qu'un produit qui permettras au chef d'établissement d'avoir sa prime.L'école devient une entreprise, très dangereux a mon gout.

à écrit le 25/01/2011 à 22:56
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...la moyenne étant de 2.000 euros Luc Chatel a conclut ... Oups !

à écrit le 25/01/2011 à 22:42
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La prime sera-t-elle liée au nombre d'élèves par classe ? 30 élèves : pas bien ; pas de prime. 35 élèves : assez bien ; 500 euros de prime. 40 élèves : bien ; 1000 euros. 45 élèves : très bien : 2000 euros de prime. A 45 élèves, il faut cependant ...

à écrit le 25/01/2011 à 21:44
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Pour augmenter les performances c'est aux jurys qu'il faut donner des primes C'est eux qui peuvent d'une décision faire monter les pourcentages de réussites, les proviseurs bof ne sont pas vraiment efficaces sur ce plan

à écrit le 25/01/2011 à 21:43
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La culture de la performance. Vu l'état de notre patrimoine culturel, il ferait mieux d'encourager la performance de la culture...

le 26/01/2011 à 10:45
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Bien dit Fluo!!!

à écrit le 25/01/2011 à 21:40
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Luc, l'école n'est pas une entreprise ! Encore un qui a séché les cours et voilà le résultat.

à écrit le 25/01/2011 à 21:39
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Un mot resume et explique cette frenesie reformatrice : "ENTREPRISE". Eh bien NON ! non et non ,l'Ecole , la Poste , l'Hopital , les Transports ne sont pas des "entreprises" , Mr Chatel , ce sont des SERVICES , vous etes si imbus de l'ideologie "libe...

à écrit le 25/01/2011 à 21:31
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Ce qui est fabuleux tout de même c'est, comme il a été soulevé dans l'article, le fait que parallèlement à ces primes on supprime de plus en plus de postes d'enseignant alors que le nombre d'élèves augmente ! Une prime pour les recteurs, pour les c...

à écrit le 25/01/2011 à 21:21
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Allez encore un petit effort ! Le modèle de l'entreprise au secours des enfants en difficulté ... C'est à pleurer !

à écrit le 25/01/2011 à 21:03
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C'est une demi réforme, car cela existe déja depuis la politique des doations territoriales avec les diverses lois de décentralisation. Donc cela fait plus de 20 ans que cela existe, éntériner ne gêne en rien, sauf que après 20 ans d'existence l'éffi...

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