Radars : le gouvernement amorce un recul

Le ministre de l'Intérieur a évoqué dimanche la possibilité de multiplier l'installation de "radars pédagogiques" qui se contentent d'indiquer la vitesse des véhicules. Certains seront placés avant les "vrais" radars.
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Claude Guéant a-t-il entrouvert une porte de secours afin de calmer les automobilistes à moins d'un an de la présidentielle ? Le ministre de l'Intérieur a en effet annoncé dimanche sur Europe 1 que des "radars pédagogiques" indiquant aux conducteurs la vitesse à laquelle ils circulent seront installés sur les routes de France. Et cela sans tarder : une première tranche d'un millier de panneaux de ce type seront installés à partir de la semaine prochaine...
De fait, depuis les annonces faites par François Fillon sur le retrait des actuels panneaux routiers signalant la présence des radars sur les routes et autoroutes ainsi que l'interdiction des avertisseurs de radars, le gouvernement affronte une double fronde : celle des automobilistes et celles des députés de l'UMP. Or certaines de ces mesures nécessitent un passage par le Parlement où le texte risque fort d'être mis à mal.
Cela n'a pas dissuadé Nicolas Sarkozy et le gouvernement de réaffirmer la semaine dernière qu'il était hors de question de revenir sur ces mesures destinées à accroître la sécurité routière et continuer à réduire le nombre de morts sur les routes françaises. Ce nombre a en effet augmenté de 19,9 % en avril (355 décès) par rapport au même mois en 2010. Le nombre de tués sur les routes est en hausse de 13 % sur les quatre premiers mois de l'année.
"Un radar pédagogique, a expliqué Claude Guéant, c'est un panneau qui indique la vitesse à laquelle vous circulez. Il sera placé notamment dans les zones dangereuses, y compris sur les itinéraires sur lesquels les radars existent" ! Autrement dit, les actuels panneaux fixes avertissant de la proximité d'un radar seraient remplacés par des panneaux indiquant la vitesse de l'automobile, mais... sans prévenir de la présence du radar... Les automobilistes - et les députés - apprécieront-ils cette solution de compromis ?

En tout cas, le ministre s'est dit convaincu que "la plupart des automobilistes lèveront le pied". Et il a affirmé vouloir ouvrir ainsi un nouveau volet à la politique du gouvernement en matière de sécurité routière. Car avec ce système, déjà expérimenté, les automobilistes seront "incités et même assistés", selon lui. "Notre idée c'est que si ça marche, on développe cela de façon importante", a-t-il insisté. Les accidents de la route font environ 4.000 morts chaque année en France.
J.-L.A.

 

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