L'Allemagne souhaite imposer son ordre du jour à Nicolas Sarkozy

Par latribune.fr avec Reuters et Bloomberg  |   |  393  mots
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Le moins qu'on puisse dire est que le gouvernement allemand de laisse pas beaucoup d'espoirs à Nicolas Sarkozy pour la réunion de demain. Son porte-parole, Steffen Siebert, a donné une idée de l'ambiance de la réunion en démentant les rumeurs lancées par Die Welt dimanche sur un accord possible des Allemands sur la question des Eurobonds. Les marchés ont aussitôt réagi tant à Paris, où le CAC est revenu dans le rouge, qu'à Wall Street ou les futures ont accusé le coup. Les termes du porte-parole ont été on ne peut plus clairs : "le gouvernement a dit à de multiples reprises ne pas croire à la pertinence des Eurobonds, c'est pourquoi ils ne joueront aucun rôle dans la réunion de demain". Il a ensuite indiqué l'ordre du jour souhaité : "l'objectif du gouvernement allemand est de mettre en oeuvre les accords conclus le 21 juillet entre dirigeants de la zone euro, et la France et l'Allemagne vont à cet effet examiner les différentes options offertes par les traités existants" et a conclu qu'il ne fallait attendre "aucune avancée majeure de ce sommet bipartite". Même son de cloche du côté de la Frankfurter Allgemeine Zeitung où l'on pouvait lire ce dimanche une interview de Lars Feld, un des conseillers économique d'Angela Merkel, déclarant que la dette de la France était trop importante et que sa notation AAA était fragile. Le conseiller concluait en expliquant que, dans l'hypothèse d'une dégradation de la note française, le Fond de soutien européen devrait être restructuré et coûterait plus cher à l'Allemagne. Un des rares soutiens déclaré à l'émission commune d'obligations commune à la zone Euro est le président de l'association des exportateurs allemands (BGA). Inquiet, il a exhorté lundi les dirigeants de l'Allemagne et de la France à se mettre d'accord sur la création d'Eurobonds à l'occasion du sommet. Dans une interview à Reuters, le patron de la BGA Anton Boerner a déclaré que sans ces "Eurobonds", que Berlin refusait jusqu'à présent, il y avait un risque que la crise de la dette en Europe débouche sur une dépression mondiale. Pas sûr que cela suffise à infléchir la position de Berlin. Nicolas Sarkozy devra donc être inventif - et persuasif - s'il veut que ce mini-somment franco-allemand n'accouche pas d'une souris.