La page télé tournée, Bolloré se concentre sur sa voiture électrique

Le pôle médias est toujours resté modeste dans l'empire industriel de l'homme d'affaires breton. Sa Bluecar a été choisie pour le projet Autolib à Paris.
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Si la tour Bolloré arbore pour seul emblème le logo de Direct 8, le pôle média du groupe bâti pour ses enfants en 2005 est toujours resté une goutte d'eau dans l'empire industriel de l'homme d'affaire breton, malgré les 1,6 milliard d'euros investis. Les activités de TV et de presse gratuite, déficitaires, pèsent 82 millions d'euros sur les 7 milliards de chiffres d'affaires réalisés en 2010, dont les deux tiers proviennent du transport et de la logistique. Ses plus gros actifs dans les médias, ses 32,8 % du capital d'Havas et ses 26,5 % dans Aegis (la centrale d'achat d'espace Carat) ne sont pas consolidés.

Le fils aîné, Yannick Bolloré, président de Bollorée Médias, a beau parler de partenariat et d'ambitions restées intactes, au-delà de la bonne affaire financière, la cession à Canal Plus apparaît comme l'abandon d'un axe de diversification présenté comme un relais de croissance. « Nous avions compris depuis longtemps qu'une nouvelle phase de croissance de nos chaînes TNT passerait par l'adossement à un grand groupe », plaide-t-il. Dans la presse gratuite, « Direct Matin » a perdu près de 10 millions d'euros en 2010 mais il sera « à l'équilibre fin 2011 », l'objectif étant de rester « numéro 1 en diffusion avec quelque 970.000 exemplaires. » Le groupe a tenté au printemps de racheter son rival Metro France, repris par TF1, qui en était déjà actionnaire, et a renoncé à son projet de quotidien payant.

Malgré la participation obtenue dans Vivendi (1,3 %), le groupe Bolloré renforce son profil industriel avec cette sortie de la télévision. Ses autres métiers principaux sont la distribution de fioul domestique, les films plastiques d'emballage, les terminaux de billetterie de transport, sans oublier ses exotiques plantations de palmiers et d'hévéas.

Engagements financiers

Mais la priorité de Bollorée père, c'est désormais la voiture électrique et les batteries au lithium métal polymère. Le groupe doit livrer 250 modèles de sa fameuse « Bluecar » pour le lancement du service de voitures propres en autopartage de la ville de Paris, Autolib', qui ouvrira en décembre. Il a remporté en décembre dernier l'appel d'offres et s'est vu attribuer une délégation de service public de douze ans. Il compte investir 50 millions dans l'affaire et doit livrer au total 3.000 Bluecar.

Enfin, l'homme d'affaires, dont le holding pèse près de 4 milliards d'euros en Bourse, reste aussi très occupé par ses participations dans la finance en Italie (près de 6 % de Mediobanca, 0,13 % de Generali dont il est vice-président).

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