Les Français s'accrochent au volant de leur voiture

Par Dominique Pialot  |   |  478  mots
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Ils jugent les transports en commun, le covoiturage et l'autopartage plus coûteux ou inadaptés à leurs besoins.

Rien à faire. Les Français ne veulent pas renoncer à leur voiture, selon le baromètre de la mobilité durable, dont Mobivia Groupe (ex. Norauto), la SNCF, les Ateliers de la Terre et Harris Interactive publient la quatrième édition. C'est en effet ce qu'affirment 67 % des personnes interrogées. Elles seraient pourtant de plus en plus soucieuses de diminuer l'impact environnemental de leurs déplacements. Mais, comme les années précédentes, elles sont nettement plus enclines à trier leurs déchets qu'à se passer de leur voiture. Et expliquent leur position par le manque d'alternatives satisfaisantes et le surcoût des autres solutions. En ces temps de crise économique, l'aspect coût prime d'ailleurs nettement sur les préoccupations environnementales lorsqu'il s'agit de choisir un mode de transport. « Les gens veulent minimiser l'impact de leurs déplacements mais dans la limite de ce qui est techniquement et économiquement possible », constate Bénédicte Barbry, directrice du développement durable et de la communication du groupe Mobivia.

Autre enseignement majeur de l'étude, l'anticipation de besoins de mobilité croissants. 57 % des personnes interrogées, soit 11 % de plus qu'en 2010, pensent qu'on se déplacera plus d'ici à 2030. Sans doute ont-elles besoin de se rassurer, car mobilité et croissance sont intimement liées dans l'imaginaire collectif. Pourtant, sous la pression économique, on observerait plutôt aujourd'hui une tendance à la diminution des kilomètres parcourus et, sur les courts trajets, un regain d'intérêt pour les modes de déplacements non polluants et quasi gratuits, comme la bicyclette et la marche à pied.

En revanche, sur les trajets plus longs, les Français jugent les transports en commun mal adaptés à leurs besoins et trop onéreux. « Mais sont-ils bien conscients du coût moyen de possession d'une voiture, qui atteint 5.000 euros par an ? », s'interroge Jean-Louis Jourdan, directeur du développement durable de la SNCF. Probablement pas, car ils sont même assez nombreux à plébisciter la voiture électrique, encore confidentielle aujourd'hui et demain probablement chère !

Solutions alternatives

En revanche, les formes de mobilité alternatives (notamment covoiturage et autopartage) sont encore mal perçues. Un tiers des Français refusent purement et simplement l'idée de partager leur véhicule ! « C'est aux acteurs de faire de la pédagogie et d'innover pour proposer des solutions vraiment pratiques », reconnaît Bénédicte Barbry.

À côté de son réseau de centres Norauto de réparation d'entretien et de réparation, Mobivia Groupe propose d'ailleurs des véhicules électriques, des solutions de covoiturage (trajet à plusieurs passagers) et d'autopartage (une voiture pour plusieurs utilisateurs) entre particuliers. « C'est l'offre qui crée la demande, il faut trouver les moyens de rendre plus visibles et efficaces les nouveaux modes de mobilité », conclut Jean-Louis Jourdan, qui rappelle qu'en dehors du train stricto sensu, « la SNCF mène de nombreuses réflexions pour rendre fluide le parcours de porte à porte. »