La France devrait compter 31,4 millions d'actifs en 2030

Par Isabelle Moreau  |   |  467  mots
La Tribune infographie
Selon une étude de l'Insee, la population active augmenterait sensiblement dans les vingt ans à venir dans le sud et l'ouest de la métropole, ainsi qu'en Île-de-France.

Rendez-vous dans vingt ans. À cette date, la population active devrait augmenter entre 2010 et 2030 de 6,5 %, pour atteindre 31,4 millions de personnes, selon le scénario central retenu par l'Insee. L'essentiel de cette augmentation interviendrait entre 2010 et 2025. Les raisons ? La hausse du taux d'activité des seniors, sous l'effet des mesures d'allongement de la durée du travail prévues dans les réformes de retraites de 1993, 2003 puis 2010. Mais également le nombre croissant des générations atteignant ces classes d'âge. « Après 2025, sous l'effet conjugué de leur retraite du marché du travail et de l'arrivée aux âges de forte activité des générations « creuses » nées pendant les années 1980-1990, la population active se stabiliserait pendant une décennie », note l'Insee. Sans véritable surprise, deux grandes régions devraient voir leur population active augmenter de 15 % : Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. En Rhône- Alpes et sur la façade Atlantique, hors Poitou-Charentes, la population active augmenterait de 12 %.

Cette progression du nombre actifs prend des visages différents suivant les territoires. En effet, alors que la population âgée de 30 à 49 ans - la plus importante sur le marché du travail - stagnerait dans l'ouest, elle progresserait en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées. Une situation qui s'explique par les migrations préalables de jeunes à l'âge des études, notamment attirés par le universités du Sud commes celles de Toulouse et de Montpellier.

« Progression des taux d'activité »

Dans la moitié nord de la France, seule l'Île-de-France tire son épingle du jeu, avec une progression des ressources de main-d'oeuvre de 6 %, comme la moyenne métropolitaine. Selon l'Insee, « cette augmentation du nombres d'actifs ne serait due qu'à la progression des taux d'activité ». Dans les autres régions principalement situées au Nord, au centre et à l'Est, la population active évoluerait de façon beaucoup plus modeste, amorçant même une baisse durable avant 2030. Déjà amorcé en Champagne-Ardennes, ce recul pourrait intervenir dès 2013 en Lorraine et vers 2025 pour les autres régions », indique l'Institut national de la statistique. Car dans ces régions, deux phénomènes vont se cumuler : le vieillissement de la population active actuelle et le déficit migratoire chez les jeunes.

L'Insee note également que, d'ici vingt ans, les ressources de main-d'oeuvre progresseraient moins que la population totale en métropole. En effet, celle-ci augmenterait de 9 %, selon le scénario central en raison de la forte croissance de la population âgée majoritairement inactive. En conséquence on passerait d'un rapport actifs/inactifs de plus de 60 ans de 2,1 en 2010 à 1,7 en 2030.

À terme, la France devrait voir sa population active rajeunir après 2025 en raison du départ progressif du marché du travail des baby-boomers et de l'entrée dans la vie active des générations nombreuses nées après 2000.