Quel est votre idée pour sortir de la crise ? L'Econoclaste vous pose la question

Par latribune.fr  |   |  947  mots
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Quel est votre programme pour sortir de la crise ? Après tout, pour la majorité d'entre nous, à part notre grand mère (belle mère, mère, petit neveu, etc.), personne ne nous a demandé ce que nous en pensions... Alors, on fait quoi ? Sélection des premières réponses publiées sur le blog de l'Econoclaste d'Alexandre Delaigue et Stéphane Menia .

Voici trois des réponses publiées sur le site de l'Econoclaste. A lire également, les commentaires publiés sous cet article.

La réponse de "henriparisien" : la Grèce sort de l'Euro et transfert de souveraineté budgétaire

Concernant la Grèce :
- défaut à 90 % (au moins) ; sorti de l'euro ; soutient de l'UE pour tenir les banques européenes pendant quelques temps. Eventuelle aide de l'UE à la grèce, mais seulement après dévaluation.
- Pour le reste de l'europe, transfert de la souveraineté budgétaire à un organisme européen, en pratique allemand au moins pour la prochaine décennie. Eurobond, transfert de l'ensemble de la dette dans ce machin, et interdiction pour les gouvernements européens d'emprunter directement.

En pratique,je suis sûr que ce scénario n'a presque aucune chance de se réaliser. Il y a quand même une injustice de l'histoire : pendant 1 siècle, on s'est battu contre les allemands qui voulait une hégémonie sur l'europe. Là, on la leur donne, et c'est eux qui n'en veulent plus !

En théorie, je ne suis pas sûr non plus que ce scénario marche. Le problème en ce moment, ce cristallise sur la dette des états, mais son origine en Espagne c'est la dette privée, en Irlande c'est les bêtises de ses banques...

Une mise sous tutelle budgétaire n'est peut-être pas suffisante pour assurer le bon fonctionnement de ce machin improbable : l'euro. Et une mise sous tutelle législative n'a aucune chance d'être acceptée.

Maintenant, il y a deux autres scénarios :
A> Eclatement de la zone euro, avec une recession à la clé autour de 10 - 15 % ;
B> On continue avec des bouts de ficelles comme on le fait actuellement (enfin, cela suppose que le problème grec soit réglé, et rien que cela c'est difficile). Mais les problèmes se reposeront dans les mêmes termes à la prochaine crise mondiale.

La réponse de "Stan" : quotas de création monétaire et allocation universelle

- défaut partiel / restructuration de la dette de tous les pays (celles-ci étant de de toute façon insoutenables et leurs remboursements ne fera qu'enrichir ceux qui sont déjà plus riches)

- instauration de quotas de création monétaire à chaque pays de la zone euro (d'environ 5% max de la masse monétaire de chaque pays) permettant aux gouvernements de se financer auprès de la BCE

- instauration de l'allocation universelle permettant de simplifier l'administration fiscale et sociale, et ainsi d'avoir un service publique plus efficient et dont les budgets sont davantage maitrisables.

- En ce qui concerne les banques, il faut transformer les créances obligataires des banques en capital (opération dite de "bail-in") afin de consolider le bilan des banques. En cas de défaillance, les refinancements de la BCE seront considérés comme du capital, justifiant ainsi la mise sous tutelle des banques par les pouvoirs publiques, à titre gratuit.

- Diminution globale et progressive des effets de leviers des banques jusqu'à transiter vers un système de réserves pleines. Libéralisation des règlementations bancaires afin de permettre à de nouveaux acteurs bancaires d'émerger (notamment les acteurs du P2P lending / prêt entre particuliers).

Après une douzaine de réponses, "Vincent GRENIER" propose une synthèse

Bon, déjà 12 propositions. Combien de réalistes ?

- Le retour au franc a quelques avantages. Il n'empêche, au regard de ses inconvénients dramatiques pour ceux qui n'ont que leur travail comme source de revenus, il est à considérer en dernier ressort. Et quand bien même ! Le retour au franc décidé, les semaines nécessaires pour frapper notre nouvelle monnaie, pour préparer nos banques, seraient mises à profit par l'ensemble des agents économiques pour ruiner l'ensemble des avantages que le pays pourrait y trouver.

- Je revenu universel est une idée que j'approuve. Toutefois, je ne vois pas comment la réaliser si nous ne sommes pas maîtres de notre monnaie. Il nous reste donc quelques pays à convaincre, pour qui l'urgence est ailleurs.

- Le défaut direct, d'entrée de jeu, c'est la mort assuré. un défaut complet d'un groupe de pays européens enverrait directement au tapis l'ensemble des banques, des fonds de pension, des fonds spéculatifs, et des compagnies d'assurance de la terre entière. Avec son corrolaire de retraites capitalisées impayées, d'assurances incapables de dédomager quelque sinistre ou quelque frais de santé, de comptes en banques volatilisés (et ne comptez pas sur la garantie de l'Etat sur vos comptes en banque). Le retour à l'âge de pierre immédiat. Avez-vous lu "Ravage", de Barjavel ?

En fait, à cette extrémité, les règles de l'économie ne s'appliqueraient plus, et c'est la politique qui primerait. Si l'Europe annonçait répudier ses dettes, dans l'heure, les USA seraient en guerre contre nous pour sauver leur peau. La banque centrale américaine garantirait les dettes publiques européennes en dollar, et les Etats-Unis, alliés à la Chine, revendiqueraient l'ensemble de nos actifs en échange.

Question de survie.

La finance est allée trop loin. Mais elle sait que nous dépendons d'elle. Nous lui avons confié un bien public: la monnaie. Elle s'en sert, et menace de tout faire sauter si nous ne payons pas toujours plus chaque année. Ainsi, avant d'imaginer recréer un système stable et juste, réfléchissons à désamorcer la finance sans tout faire exploser autour.

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