Rigueur, 35 heures, ISF : François Baroin calme le jeu

Par latribune.fr  |   |  429  mots
Copyright Reuters
Dans un entretien accordé au Monde, le ministre du Budget a assuré que la France maintiendrait en l'état son plan de réduction des déficits, ne rouvrirait pas le débat des 35 heures et ne comptait pas faire disparaître "coût que coûte" l'Impôt sur la fortune.

Le gouvernement français ne souhaite pas accélérer la réduction de son déficit public comme d'autres pays européens ont décidé de le faire car il ne veut pas casser la reprise économique. Voilà en substance le message adressé indirectement aux marchés par le ministre du Budget, François Baroin dans un entretien que publie Le Monde ce mardi.

La France, pour l'instant épargnée par la crise des dettes souveraines qui frappe d'autres pays de la zone euro, prévoit de ramener son déficit public de 7,7% du produit intérieur brut cette année à 6,0% fin 2011, 4,6% fin 2012, 3,0% fin 2013 et 2,0% fin 2014. La dette publique commencerait à baisser en 2013 pour atteindre 86,8% du PIB à la fin de cette année, après un pic à 87,4% fin 2012.

Prié de dire si la France allait durcir ce plan de redressement des finances publiques, François Baroin répond clairement: "Non, notre souci est de ne pas casser la reprise."  Et il ajoute : "Nous avons des raisons solides de croire en nos prévisions de croissance pour 2011."

L'ISF pourrait ne pas être supprimé totalement

Le ministre du Budget a également abordé la question de la future réforme fiscale : "Notre volonté politique n'est pas de faire disparaître coûte que coûte l'ISF! Elle est de faire émerger, en lien avec l'Allemagne, une imposition sur le patrimoine équitable, simple, non pénalisante pour l'économie et stable" a-t-il assuré. Pour François Baroin "tout est envisageable". Le ministre cite par exemple comme une piste possible l'éxonération d'une "part significative des actuels redevables" de l'ISF.

Une façon d'éviter à avoir assumer le coût politique d'une suppression totale de cet impôt qui reste populaire auprès d'une partie des Français. Le gouvernement pourrait ainsi "alléger le poids de la résidence principale dans l'assiette de l'ISF ou bien à remonter le seuil d'imposition". Pas question en revanche "de transférer une partie de l'impôt pesant sur le patrimoine vers les revenus du travail"

Le débat sur les 35 heures ne sera pas rouvert

Au sujet des 35 heures, François Baroin a opposé une fin de non-recevoir à Gérard Longuet, le président du groupe UMP au Sénat  : "Le débat a été tranché au lendemain de l'élection présidentielle et nous avons corrigé la plupart des effets pervers des 35 heures" (via la défiscalisation des heures supplémentaires, ndr) La question est derrière nous, pas devant. Rouvrir le débat sur ce sujet serait un mauvais signal adressé aux partenaires sociaux."