L'Allemagne prévoit l'équilibre pour 2014

Par latribune.fr  |   |  424  mots
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Berlin profite d'une forte croissance et d'un recul du chômage. Le déficit a été réduit de moitié en un an.

De l'autre côté du Rhin, les craintes sur la conjoncture économique et les finances publiques font figure de jérémiades d'enfant gâté. Certes la croissance devrait se ralentir cette année. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut de la première économie de la zone euro n'a presque pas progressé (par rapport à l'hiver dernier), à + 0,1 % mais, au premier trimestre, il avait bondi de 1,3 %. « La croissance faible du deuxième trimestre n'est en soi pas un indice que la conjoncture allemande ait perdu en solidité en raison de l'affaiblissement attendu de la demande externe et de l'incertitude croissante », rassure la banque centrale allemande, la Bundesbank. Pour s'en convaincre, la Buba rappelle que les firmes allemandes ont encore augmenté leurs ventes à l'étranger au printemps et que les importations ont été plus vigoureuses que cet hiver. « Les fournisseurs des pays partenaires de la zone euro profitent encore plus de cette poussée des importations de l'économie allemande », souligne l'institution de Francfort. Et de conclure que l'Allemagne reste la locomotive de l'Europe.

Les économistes de la Buba tablent toujours sur une croissance « de l'ordre de 3 % » cette année. Les investissements et la consommation, alimentée par un chômage en recul et un taux d'activité qui progresse, continuent de faire avancer le moteur allemand. Dans ce contexte, les recettes fiscales sont elles aussi en nette progression, de près de 10 % sur un an. Et comme l'État fédéral allemand a dépensé dans le même temps 2,8 milliards d'euros de moins que l'an dernier, notamment car les dépenses de l'État providence (en premier lieu l'indemnisation chômage) ont régressé avec l'embellie de l'emploi, Berlin brûle les étapes pour ramener ses comptes publics à l'équilibre. Désormais le quasi-déficit public « zéro » (0 % du PIB) serait atteint dès 2014, alors qu'il y a à peine un an, les gouvernants évoquaient un déficit de 3 % à cette date... Cette année, le déficit va tomber à 1,5 % du PIB (contre 5,7 % dans l'Hexagone), réduit de moitié en un an (41,5 milliards d'euros contre 80 milliards en 2010). La dette accumulée par Berlin doit ainsi passer d'environ 80 % du PIB cette année (contre 84,6 % pour la dette française) à 71 % en 2015. En somme, l'Allemagne n'est pas menacée de perdre son excellente note AAA auprès des agences de notation. Le nouveau ministre français des Finances, François Baroin, n'a donc pu que se montrer envieux de ces bonnes performances de son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, en visite mardi à Paris.

Frank Paul Weber