Malgré Moody's, l'Italie et l'Espagne trouvent de l'argent

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  341  mots
Les décisions de Moody's concernant la dégradation de six de ses Etats membres n'ont pas affecté leur capacité à se financer auprès des investisseurs. Photo : Reuters
Au lendemain de leurs dégradations annoncées par l'agence de notation, les deux pays ont passé avec succès un nouveau test sur les marchés, levant plusieurs milliards d'euros à des taux à nouveau en baisse.

L'Europe avait rendez-vous avec les marchés ce mardi. Et force est de constater que les décisions de Moody's concernant la dégradation de six de ses Etats-membres n'ont pas affecté leur capacité à se financer auprès des investisseurs. Ainsi, l'Etat italien a-t-il emprunté pour 4 milliards d'euros à trois ans à un taux de 3,41%, un niveau qui n'avait plus été observé depuis mars 2011. Les prêts bon marché de la BCE - 489 milliards d'euros de prêts à trois ans octroyés à 1% - soutenant toujours la demande sur le marché de la dette. La dernière émission comparable, il y a un mois, s'était soldée à un taux de 4,83%. 

L'Espagne - qui figure aussi parmi les six pays de la zone euro déclassés lundi soir par l'agence Moody's - et la Belgique ont également vu leurs coûts de financement se replier lors d'une série d'adjudications réalisées dans la matinée. Madrid a adjugé 5,4 milliards d'euros de bons du Trésor à 12 et à 18 mois à un taux de 1,9%, en baisse, lors d'une émission de dette sursouscrite plus de deux fois, malgré un abaissement de deux crans de sa note souveraine, tandis que le rendement moyen du papier belge à un an est ressorti à moins de 1%, à un plus bas depuis septembre 2010.

35 milliards déja placés par l'Italie

L'Etat italien a adjugé au total 6 milliards d'euros de dette à moyen terme (2014, 2015, 2017), un montant qui se situe tout en haut de la fourchette annoncée. Le ratio de couverture de l'adjudication, c'est-à-dire la demande rapportée au montant effectivement émis, s'élevait au minimum à 1,4, contre 1,2 un mois plus tôt et pour un montant moindre. Depuis le début de l'année, l'Italie est déjà parvenue à placer 35,4 milliards d'euros d'obligations. "Le surplus de liquidités émis par la BCE falsifie les fondamentaux (...) c'est pourquoi, selon nous, l'Espagne et l'Italie s'en tirent ainsi de ces adjudications", analyse Lyn Graham-Taylor de Rabobank. "Nous pensons que cela n'est pas viable et que les effets du LTRO ('long term refinancing operation') vont commencer à s'émousser."