La BCE veille... mais exhorte les banques et les Etats à prendre leurs responsabilités

Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne n'a pas exclu d'éventuels nouveaux rachats de titres de dette espagnole par son institut. Il a également estimé que la récente envolée des taux d'emprunt du pays n'était pas justifiée au vu des fondamentaux de son économie.
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La BCE ira-t-elle plus loin dans la politique "non conventionnelle" ? Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne a estimé ce mercredi qu'il n'appartenait pas à l'institut monétaire de traiter les racines de la crise. "La BCE a apporté des réponses aux symptômes immédiats, mais la politique monétaire ne peut traiter les causes profondes", a-t-il déclaré devant l'Association française des trésoriers d'entreprises (AFTE) à Paris.

Des réactions de marché injustifiées envers l'Espagne
Il a rappelé que le soutien aux banques et indirectement aux Etats avait créé un climat plus serein, qui rendait possible la réalisation d'ajustements longs et difficiles. Saluant les efforts du gouvernement espagnol et les réformes en cours, il a estimé que la réaction négative des marchés envers le pays ne se justifiait pas et ne reflétait pas ses fondamentaux.Interrogé sur la possibilité que la BCE ait recours à son programme de rachat d'obligations publiques pour agir sur les taux espagnols, Benoît Coeuré n'a pas souhaité faire de commentaire, se contentant de dire que ce programme n'avait pas été utilisé récemment mais qu'il existait toujours.
"Les opérations de refinancement à 3 ans ont permis d'éviter un désendettement désordonné qui aurait pu se traduire par de la déflation", a-t-il déclaré, revenant sur les deux opérations LTRO de la Banque centrale européenne. Pour lui, "en atténuant les inquiétudes quant à la liquidité des banques et en allégeant les risques systémiques dans le secteur bancaire, ces opérations ont contribué à la réouverture des marchés de financement". Quant à la liquidité excédentaire, elle diminuera à mesure que les banques ne recourront plus aux LTRO et que la croissance accélérera.

Les banques et les Etats renvoyés à leurs reponsabilités
"La situation des marchés financiers a atteint un tournant mais les évolutions des derniers jours ont montré combien elle demeure fragile", a-t-il toutefois constaté. Mais pour lui, "il appartient à l'ensemble des acteurs d'agir de façon responsable et de prendre les mesures qui s'imposent". Visés, les banques et les Etats doivent poursuivre leur désendettement. "Les banques doivent atteindre les objectifs d'adéquation des fonds propres, améliorer leurs profils de financement et reprendre leur activité de prêt. Les gouvernements doivent prolonger les efforts déjà accomplis pour rétablir des situations budgétaires saines et soutenir la croissance de long terme", a-t-il détaillé.

La stabilité des prix, encore et toujours
Quant à la BCE, elle continuera à remplir son mandat, a-t-il expliqué. "Nous continuerons de suivre très attentivement l'ensemble des évolutions", et en particulier la stabilité des prix qui, selon certaines voix, surtout en Allemagne, risque de pâtir des montants importants de liquidités injectés par la BCE lors de ses deux opérations de prêt à trois ans en décembre et février.
 

Commentaires 5
à écrit le 11/04/2012 à 19:13
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Pour qu'un État soit responsable il doit être souverain et seul la BCE est souveraine par les traités donc responsable!

le 12/04/2012 à 9:06
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Pas du tout, la BCE est responsable de la politique monétaire, pas de la politique budgétaire. Les Etats sont toujours responsable de leur budget.

le 12/04/2012 à 10:36
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Comme c'est facile ! On dit aux Etats qu'ils sont responsables de leur budget sans leur donner les moyens de mener une politique monétaire salvatrice. L'UE a pris en quelques décennies ce que des siècles d'Histoire avaient donné aux Etats souverains,...

à écrit le 11/04/2012 à 16:55
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Il n'y a pas de politique économique commune ... vaste programme !

à écrit le 11/04/2012 à 16:20
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Amusant. Et les châteaux en Espagne..?? Ils ont tout de même bien étaient construits. "Emportée par la bulle, qui nous traine et nous entraine..". Et que les banques leurs responsabilités, ce serait bien la première fois. Leur job est de faire de l'a...

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