Une attaque d'Israël sur l'Iran est-elle imminente ?

Par Par Marc Fiorentino  |   |  378  mots
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Ce samedi à Istanbul vont avoir lieu les négociations de la dernière chance avec l'Iran. Des discussions interrompues en Janvier 2011 du fait de l'intransigeance de l'Iran. Israël n'hésitera pas à frapper l'Iran si ces négociations n'aboutissent pas. Pour défendre leur sécurité, mais également pour mettre dans l'embarras Barack Obama pendant sa campagne.

Les négociations avec l'Iran vont reprendre ce samedi à Istanbul. On s'est tellement focalisés depuis quelques jours sur l'Espagne et l'Europe qu'on a oublié l'Iran. Le 14 avril, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne et l'Allemagne vont se remettre à la table de négociations avec l'Iran. C'est la première fois depuis janvier 2011 date de la rupture des discussions due à l'intransigeance de l'Iran. Des discussions qui n'avaient abouti à rien, l'Iran refusant toute concession. La prochaine rencontre est capitale. Si elle se solde par un échec, Israël pourrait décider d'attaquer les installations nucléaires Iraniennes dans les mois qui viennent.

Est-ce que les sanctions contre l'Iran fonctionnent ?

L'Iran est dans une situation économique difficile. La grande majorité des pays importateurs de pétrole respectent l'embargo sur le pétrole. Et c'est de loin la principale ressource du pays. On a appris cette semaine que l'Iran offrait des conditions exceptionnelles de crédit sur ses ventes de pétrole, mais il y a de peu d'intéressés. L'embargo est respecté et il fonctionne. Mais ce ne sera pas suffisant pour faire plier l'Iran. L'Iran va chercher à gagner du temps. Comme ce pays l'a fait depuis près de trois ans. En acceptant d'éventuelles concessions et en les refusant quelques mois plus tard.

La carte Romney

Ce dossier est aussi au centre de la campagne électorale américaine. C'est cela qui est passionnant dans le dossier. L'Iran veut gagner du temps. Mais Obama aussi veut gagner du temps. Il est prêt à croire aux concessions éventuelles iraniennes pour qu'il ne se passe rien avant les élections. Or, pour Israël, attaquer avant les élections américaines aurait un double avantage. Obama ne pourrait pas ouvertement s'opposer à Israël avant les élections. Et Israël mettrait Obama dans l'embarras : les relations entre Israël et les Etats-Unis ont rarement été aussi mauvaises. Le premier Ministre israëlien serait heureux d'aider Mitt Romney dans sa campagne, Mitt Romney avec qui il a travaillé pendant deux ans pour le même groupe de conseil, le Boston Consulting Group. Ce qui se joue ce week-end à Istanbul est crucial et aura des implications sur le prix du pétrole bien sûr, mais également sur la campagne américaine.