Les estimations de résultats du premier tour des élections présidentielles étaient partout. Et surtout sur Twitter. Les fans du réseau de micro-blogging s'échangeaient les résultats des principaux candidats aux élections présidentielles. Le tout sous des noms de code humoristiques fédérés par le ashtag RadioLondres. Et à en croire la pseudo station britannique, jamais les Français ne se sont autant intéressés à la météo d'Amsterdam et de Budapest ! La température des deux villes sont les noms de code choisis pour évoquer les scores des deux favoris du scrutin présidentiel, respectivement François Hollande et Nicolas Sarkozy. A quelques heures de la fermeture des bureaux de vote en France, Amsterdam pédalait sous 28 degrés à l'ombre, à en croire les twitts envoyés en fin d'après-midi. Et il ferait plus frais à Budapest. Le thermomètre y affichait 26 degrés, selon Radio Londres. Les autres villes d'intérêt de cette fin de week-end étaient celles de Nuremberg (16° ressentis), Moscou (13° au thermomère), Pau (10°) et Oslo (2°).
Twitter, la mitraillette à commentaires
Cette météo printanière a été largement commentée, bien avant l'heure autorisée. « Le nain chausse toujours du 26. Je répète. Le nain chausse toujours du 26», fait partie des commentaires les plus retwittés. « 2012, c'est pas dans la poche pour la Rolex. Je répète », ajoute un autre twitter. « Passepartout hospistalisé en urgence pour cause d'overdose de Mimolette ! », écrivait un autre fan de Twitter. «La chanteuse est mariée avec Poulidor» «Vend karcher peu servi TBE, je répète vend karcher peu servi...» : les internautes français s'en sont donnés à c?ur joie ce dimanche pour ironiser sur la retenue requise par leur gouvernement en matière de divulgation de quelque sondage et estimation que ce soit.« Bref, comme relève un autre mico-blogger, « les twitts crépitent sur radiolondres comme une mitrailleuse ».
La Commission des sondages n'a pas été entendue
La communauté Twitter a donc de facto tué la loi interdisant de publier les estimations de résultats avant 20h00. Les médias français auront-ils osé braver l'interdit ? Libération l'avait laissé entendre. Dès 18.30, des estimations basées sur les premiers dépouillements sont disponibles, mais réservés par les instituts de sondage aux médias et aux cénacles politiques, tandis que le grand public doit rester dans l'ignorance jusqu'à 20H00.
Manifestement, les appels de la Commission des sondages au respect des règles n'ont pas été entendus. La loi du 19 juillet 1977 modifiée en 2002 interdit strictement toute diffusion de sondages relatifs à l'élection présidentielle et d'estimations à partir de résultats partiels. Les instituts de sondage se sont-ils tenus à leurs engagements. « La commission a obtenu des principaux instituts de sondages (BVA, CSA, Harris interactive, Ifop, Ipsos, LH2, OpinionWay, TNS, et Via-voice) l'assurance qu'aucun d'entre eux ne réalisera le 22 avril de sondages "sortie des urnes", avait indiqué par communiqué la Commission des sondages.
Opinion Way dément avoir violé la loi
Sur Twitter, Opinion Way a démenti les chiffres qui lui ont été attribués. La Commission des sondages avait prévenu. « Il en résulte que toute référence, le jour du scrutin, à de tels sondages ne sera que le fruit de rumeurs ou de manipulations et partant qu'aucun crédit ne pourra leur être accordé », avait-il indiqué par communiqué. Qui croire ? Une chose est sûre : le pic d'audience des chaînes télévisées à 20.00 devrait s'éroder. A l'heure du web et du smartphone, quoi bon se river devant un écran de télévision un soir de dimanche électoral ?
