"La récession nous mine"

Par Propos recueillis par Olivier Mirguet  |   |  302  mots
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Trois questions à Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au parlement européen

Quelle est votre lecture européenne des scores du premier tour de la présidentielle ?

Le score de François Hollande crée une véritable dynamique. Il permet d'envisager un grand rassemblement à gauche. Ce signe positif doit maintenant se transformer en un vote de confiance, afin que François Hollande puisse aborder la renégociation du traité avec nos partenaires européens. Cette renégociation sera un temps fort du début de son mandat.


Le score cumulé des candidats opposés à l'Europe, ou à l'euro, représente un quart, voire un tiers des électeurs. Cela vous inquiète-t-il ?

Les Français sont majoritairement favorables au maintien de l'euro. François Hollande refuse une Union européenne qui ne serait basée que sur l'austérité. Il faut relancer une politique de production en Europe, et investir. Nous sommes dans la perspective d'une récession. Les propositions que la France fera fin mai à ses partenaires reprennent les positions du groupe socialiste et démocrate au Parlement européen. Nous nous sommes battus, lors de la négociation du « six pack » sur la gouvernance économique, pour que l'équilibre soit retrouvé, avec une relance de l'investissement. Mais nous n'étions pas majoritaires dans l'assemblée...


Quels seraient les enjeux économiques européens de la présidence française de François Hollande, s'il était élu ?

La crise de la dette souveraine n'est pas terminée. La récession nous mine, il faut en sortir par une politique qui enclenche des solidarités. Enfin, une nouvelle gouvernance suppose que l'on retravaille des équilibres généraux, que l'on sorte d'une situation où un grand directoire menace tout le monde de sanctions. L'exigence de François Hollande, ce sera la mise en oeuvre d'une stratégie européenne de croissance, dès les prochains mois.