Affaire Crédit Lyonnais : François Marland emporte une victoire surprise contre le CDR

Par Pascal Junghans  |   |  434  mots
L'homme d'affaires était accusé d'abus de biens sociaux. Le CDR, la structure de défaisance des actifs pourris du Crédit Lyonnais, était partie civile contre lui. Curieusement, le Parquet n'a pas interjeté appel.

Pour le Consortium de réalisation (CDR), la structure de défaisance des actifs pourris du Crédit Lyonnais, c?est une sévère défaite, quelque peu étrange. Le tribunal correctionnel de Paris lui a donné tort dans une affaire d?abus de biens sociaux l?opposant à François Marland, avocat devenu homme d?affaires et dénonciateur aux autorités américaines du rachat dans des conditions litigieuses de la compagnie d?assurance Executive life par Altus finance, alors filiale du Crédit Lyonnais.

Curieusement, le Parquet, représentant l?Etat, n?a pas interjeté appel. Le CDR, désormais fermé et dont la Caisse des dépôts a hérité des derniers dossiers, a suivi. Le jugement du tribunal correctionnel, daté du 14 mai 2008, est donc désormais définitif. Après l?arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans la vente d?Adidas, les années « Crazy Lyonnais » se soldent par une série de sévères défaites pour la puissance publique.

A l?origine du procès opposant François Marland au CDR, l?acquisition par le premier de deux petits groupes de distribution avec les fonds d'Altus Finance. Las, l?affaire tourna au vinaigre et Altus racheta en 1992 les parts de François Marland dans les deux groupes pour 160 millions de francs (24,4 millions d'euros) puis déposa le bilan du groupe quelques mois plus tard. Au total, le préjudice pour la banque est évalué à 230 millions d'euros.

La banque engagea alors des procédures judiciaires contre l?homme d?affaires. Celui-ci passa alors quelques jours en prison. Il en ressorti durablement meurtri psychologiquement pour lui et sa famille. Après de nombreuses péripéties, l?affaire est arrivé devant le tribunal correctionnel de Paris en janvier 2008. François Marland était poursuivi pour abus de biens sociaux. Et le jugement est tombé dans la plus grande discrétion le 14 mai 2008. Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré François Marland non coupable au plan pénal. Le même tribunal a débouté le CDR de ses demandes d?indemnités en matière civile. C?est ce jugement qui, faute d?appel, vient de devenir définitif.

François Marland, installé avec femme et enfants en Suisse, ne compte pas s?arrêter en si bon chemin. Il se demande s?il va réactiver « les quatre plaintes » qu?il a, selon lui, déposées contre le CDR. Il évoque également le livre qu?il va publier en début d?année 2009 dans lequel le Consortium devrait être également épinglé.