"Il faut absolument rétablir la confiance", affirme Christine Lagarde

Par latribune.fr  |   |  358  mots
La ministre de l'Economie juge "dramatique" d'avoir laissé Lehman Brothers faire faillite, car cela a créé une "défiance généralisée" entre les établissements bancaires.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a évoqué ce mercredi sur RTL une "situation de crise profonde et généralisée à l'ensemble des marchés financiers". "Pour juguler cette situation il faut absolument rétablir la confiance" et le montrer de manière coordonnée, a-t-elle expliqué. Il faut "ensemble délivrer le même message, nous ne laisserons pas tomber les établissements financiers", selon elle.

Or, la décision du secrétaire d'Etat américain au Trésor, Henry Paulson, de laisser la banque Lehman Brothers faire faillite le 15 septembre a créé une "défiance généralisée" entre établissements bancaires. "Il y avait certainement eu des mauvaises décisions prises par cette banque, une mauvaise gestion. Pour autant, et sans soutenir les banquiers, en soutenant cet établissement cela aurait été un signal bien plus important, tout simplement parce que les banques travaillent toutes entre elles et sont en contrepartie les unes des autres".

"Quand on en laisse tomber une, le risque c'est que d'autres à ce moment là ne sachent plus qui est la contrepartie et se trouvent exposées. A partir du moment où on fait tomber un domino, le reste risque de s'écrouler," a fait valoir la ministre. "De mon point de vue, pour l'équilibre du système financier mondial, cela a été une véritable erreur et il faut absolument qu'on arrive à rétablir vis-à-vis de tous les partenaires dans le monde financier le principe qu'aucune institution financière qui présente un rôle systémique dans le système financier ne sera en faillite," a-t-elle poursuivi.

"Les établissements financiers systémiques ne tomberont pas en faillite, les Etats européens, nous nous y sommes engagés, prendront les mesures nécessaires pour l'éviter et pour que les épargnants et les déposants soient à l'abri des conséquences de telles situations", a poursuivi la ministre. Interrogée sur la situation de la France, elle a refusé d'employer le terme de récession et assuré que le président de la république, lors d'un entretien en tête-à-tête vendredi dernier, lui avait renouvelé sa confiance.