Plan français jusqu'à 360 milliards d'euros pour soutenir le secteur bancaire

Par latribune.fr  |   |  635  mots
Nicolas Sarkozy multiplie les interventions face à la crise financière.
Le gouvernement français lance un plan en deux volets pour soutenir le système bancaire : un fonds pouvant atteindre 40 milliards d'euros pour d'éventuelles recapitalisations et un système de garantie payante pouvant s'élever à 320 milliards d'euros pour les prêts interbancaires.

Nicolas Sarkozy a révélé ce lundi après-midi la teneur du volet français du plan de soutien du secteur bancaire dans la droite ligne des décisions des pays de la zone euro dimanche soir et du G7, le club des sept les plus riches de la planète dont fait partie la France, vendredi soir. (Retrouvez le discours de Nicolas Sarkozy sur le plan de soutien du secteur bancaire)

Ce plan prévoit notamment un fonds pouvant atteindre quarante milliards d'euros afin de recapitaliser les banques qui en auraient besoin. Pour l'instant, seule la franco-belge Dexia en a eu besoin pour un milliard côté français  (plus deux milliards apportés par la Caisse des dépôts).

Par ailleurs, Paris va mettre en place un système de garantie "payante" des prêts interbancaires jusqu'à 320 milliards d'euros.

Ces annonces ont été faites à la suite de la réunion d'un Conseil des ministres extraordinaire en début d'après-midi, ce lundi.

La Grande-Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne voire l'Italie ont elles aussi lancé ou annoncé leurs plans de plusieurs dizaines voire centaines de milliards d'euros afin de soutenir leurs systèmes bancaires.


La réunion gouvernementale devait aussi donner lieu à la présentation d'un collectif budgétaire afin de soutenir l'économie, y compris via des mesures déjà annoncées comme le plan de 22 milliards d'euros pour les PME ou les cinq milliards d'euros pour que l'Etat achète 30.000 logements afin de soutenir l'immobilier.

Par ailleurs, une nouvelle réunion avec les banquiers et les assureurs est prévue mardi à l'Elysée. Ce sera la troisième réunion du genre en deux semaines. 

Dans son discours tenu à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a lancé : "je veux dire aux Français une chose, c'est un engagement que je prends devant eux: une fois le calme et la confiance rétablis, la France ne laissera pas cette situation sans conséquence. Ceux qui ont fauté seront sanctionnés. Ce qu'il faut changer dans les institutions internationales et dans la politique, nous le changerons".

"Une fois la séquence européenne close" après le Conseil européen de Bruxelles mercredi et jeudi, "j'entamerai une autre partie, celle qui consistera à convaincre nos partenaires américains, d'abord, de la nécessité d'un sommet du G8 avec des pays émergents pour refonder le capitalisme". Il souhaite une réunion "dans quelques semaines".

"Nous voulons un capitalisme d'entrepreneurs pour poser les bases d'un autre système financier, a ajouté le Chef de l'Etat. C'est pas la peine de faire preuve de trop de défaitisme en plein coeur de la crise et d'oublier trop rapidement une fois que la crise est passée. Les traces seront profondes et les conséquences, nous les tirerons".

Parallèlement, une réunion des autorités de régulation financière, bancaire et comptable françaises se tiendra à Paris demain mardi. Elle doit permettre de clarifier les règles, notamment, à court terme, pour  l'arrêté des comptes du troisième trimestre, annoncent. Elle réunira  l'AMF (autorité des marchés financiers), la Commission bancaire, l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (ACAM), e Conseil national de la comptabilité et la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC).

Ces différentes instances doivent tirer les conclusions des récentes déclarations de l'International Accounting Standards Board (IASB), du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, Securities and Exchange Commission et du Financial Accounting Standards Board américain (FASB) qui ont ouvert la voix à un assouplissement des normes comptables en vue d'une valorisation des actifs non uniquement basée sur la valeur de marché (marke to market), sucspetible d'amplifier les crises en cas de déroute boursière. D'autres pays, comme l'Allemagne, ont également entamé ce type de démarche.