France : la consommation se redresse mais le moral des industriels est au plus bas

Par latribune.fr  |   |  527  mots
La consommation des ménages en produits manufacturés a progressé de 0,6% en septembre, après avoir reculé en août. En revanche, les industriels ont le moral dans les chaussettes, l'indicateur qui le mesure tombant en octobre à son plus bas depuis fin 1993.

Heureuse surprise pour la consommation des ménages en produits manufacturés. Elle a augmenté de 0,6% en France en septembre après une baisse de 0,2% en août, selon des données corrigées (CVS/CJO) publiées ce jeudi par l'Insee. L'évolution d'août a été révisée à -0,2% au lieu de -0,3% en première estimation, après un gain confirmé de 0,4% en juillet.

Par rapport à septembre 2007, les dépenses des ménages en produits manufacturés progressent de 1,5%, selon l'Insee. Un point très positif car la consommation des ménages en produits manufacturés représente le quart de la consommation totale des ménages en biens et en services.

Dans le champ "commerce" (ventes au détail hors automobile, pièces détachées et produits médicaux), les dépenses ont augmenté de 0,6% également en septembre, après -0,2% (révisé de -0,3%) en août. Les dépenses de consommation en biens durables - matériel de transport et équipement du logement - ont progressé de 0,4%, avec notamment un rebond de 0,7% des achats en automobiles. Les dépenses en textile-cuir ont quant à elles rebondi de 2,8% après un recul de 1,9% le mois précédent.

A l'inverse, le moral des industriels français a encore baissé en octobre pour descendre à son plus bas niveau depuis quinze ans (fin 1993), selon l'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie publiée jeudi aussi par l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires calculé par l'Insee a reculé à 88, son plus bas niveau depuis décembre 1993, contre 91 (révisé de 92) en septembre. "Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment que leur activité passée a encore faibli", écrit l'Insee dans un communiqué. "Les stocks de produits finis demeurent supérieurs à leur niveau moyen de longue période. Les carnets de commandes globaux se dégarnissent et sont jugés inférieurs à la normale. Les carnets de commandes étrangers restent considérés comme
peu étoffés", ajoute l'institut statistique.

Et la situation devrait continuer à se dégrader dans les prochains mois, selon l'enquête réalisée au plus fort de la crise financière. "Au vu des perspectives personnelles de production, à leur plus bas niveau depuis juillet 1993, le ralentissement de l'activité se poursuivrait au cours des prochains mois. Les perspectives générales, qui représentent l'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble, se dégradent de nouveau fortement", indique l'Insee.

Le ralentissement économique qui "s'installe" est "évidemment très préoccupant", a commenté jeudi sur France 2 le ministre du Budget, Eric Woerth, appelant notamment à "plus de mesures ponctuelles de soutien" à des secteurs ciblés. "Il y a beaucoup de réformes à faire qui verrouillent d'une certaine façon la croissance", a estimé le ministre. Il a aussi estimé que les mesures qui devaient être annoncées ce jeudi à Annecy par le président Nicolas Sarkozy ne coûteront "pas nécessairement de l'argent aux contribuables". Le ministre a enfin ajouté que la crise financière n'était "pas passée", tout en estimant que "le crédit commençait à revenir" que "les banques commençaient à se refaire confiance".