Sévère révision à la baisse pour la croissance française en 2009

Par latribune.fr  |   |  237  mots
Selon Christine Lagarde, la croissance française sera comprise entre 0,2% et 0,5% l'an prochain, et ne dépassera pas 2% en 2010, compte tenu de la crise financière. Du coup, le déficit public devrait se creuser un peu plus.

On s'en doutait, c'est désormais officiel. La France a sévèrement revu en baisse sa prévision de croissance pour 2009 "dans une fourchette comprise entre 0,2% et 0,5%" contre 1% auparavant, et pour 2010 à 2% contre 2,5% auparavant, a indiqué ce jeudi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, lors d'une intervention au Sénat. "Cette prévision est lucide", a plaidé Christine Lagarde, soulignant qu'elle était "la plus basse jamais retenue par un gouvernement en France".

La France a procédé à cette révision pour tenir compte de l'aggravation de la crise financière dont les effets "commencent à se faire sentir et vont perdurer pendant plusieurs trimestres", a souligné la ministre. Cette crise "laissera sur les économies des séquelles durables", a-t-elle précisé.

La France a aussi revu en baisse sa prévision d'inflation en 2009, à 1,5% contre 2% prévu dans le budget, pour tenir compte de la baisse des prix des matières premières, ainsi que sa prévision de taux de change: elle table désormais sur un euro à 1,33 dollar l'an prochain contre 1,45 auparavant.

Les conséquences de la crise financière "l'emporteront sur les effets positifs" induits par la baisse de l'inflation et du cours de l'euro, a commenté Christine Lagarde.

Les finances publiques seront effectivement directement touchées. Le ministre du Budget, Eric Woerth, a ainsi annoncé jeudi que le déficit public s'aggraverait en 2008 à 2,9% du PIB contre 2,7% initialement prévu et qu'il atteindrait 3,1% du PIB en 2009.