Le marché de l'emploi cadre donne des signes d'essoufflement

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Selon la dernière étude mensuelle de l'Apec, les entreprises commencent à déposer moins d'offres d'emploi pour les cadres. Selon une autre étude, les jeunes diplômés sortant d'université seraient les premières victimes de cet essoufflement.

Le marché de l'emploi cadre commence à subir les effets du ralentissement économique et à donner des signes d'essoufflement après des mois de croissance supérieure à 35%. Selon la dernière étude mensuelle de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), le nombre d'offres d'emplois déposées ne progresse plus que de 16% en octobre 2008, comparé à la même période de 2007. Ce n'est donc plus la surchauffe qui durait depuis 2004. Ce n'est pas encore l'arrêt brutal des embauches, comme en 2001.

Le secteur de l'informatique, moteur dynamique de la croissance et qui représente encore 3 embauches sur 10, ne progresse plus que de 28% sur les 12 derniers mois contre 32% sur la période précédente souligne l'Apec. Cependant, des fonctions restent très dynamiques, comme la recherche développement, dont le nombre d'offres déposées à l'Apec continue à bondir de 69% ou les services techniques qui progressent vivement de 59%.

Le pessimisme relatif de l'Apec concernant la France s'étend à l'Europe. Dans son étude sur les cadres du vieux continent, l'Association souligne que les recrutements, toujours en progression depuis 2004, passeront cependant sous la fourchette basse des 600.000 calculée en juin 2008. Les entreprises prévoyaient d'embaucher jusqu'à 670.000 cadres à cette époque. Le retournement est brutal. Les deux pays les plus impactés sont, selon l'Apec, l'Espagne et le Royaume-Uni. Dans ce dernier pays, qualifié de poids lourd du recrutement par l'Apec, les prévisions de recrutement atteignent les basses eaux constatées à l'époque de l'éclatement de la bulle internet au début des années 2000. Comparativement, l'Allemagne paraît mieux orientée, comme la France. Les pays du Benelux résistent le mieux.

Le marché de l'emploi jeune diplômé lui aussi plonge

Alors que le premier semestre 2008 avait connu une progression de 40% du nombre d'offres reçues, au mois d'octobre, le nombre d'offre a plongé de 32%. Voilà ce qu'indique l'Association pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes diplômés (AFIJ), qui collecte les offres destinées aux Bac +2 et plus, sortant essentiellement d'université. Depuis 14 ans, jamais une dégradation du marché de l'emploi jeune diplômé n'avait été constatée par l'AFIJ. On pensait les jeunes diplômés protégés par l'appétance des entreprises pour leurs salaires faibles et leur forte motivation. Non, eux aussi font brutalement les frais du ralentissement économique.