Les grandes surfaces interdites d'ouverture le dimanche après-midi

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Sous la pression des élus UMP opposés au travail dominical, le projet de loi du député UMP Richard Maillé devrait interdire l'ouverture des grandes surfaces comportant des commerces de produits alimentaires le dimanche après-midi.

Les élus UMP - fortement divisés sur le sujet - ont multiplié cette semaine tractations et réunions afin d'aboutir à un consensus sur le projet de loi du député Richard Maillé sur l'extension du travail dominical. Le texte, qui autorise les magasins à ouvrir le dimanche, sous certaines conditions, dans les zones touristiques et les agglomérations de plus d'un million d'habitants (Paris, Lyon, Marseille, Lille, est en cours de réécriture.

Mais d'ores et déjà, les positions évoluent et les députés UMP opposés au projet ont déclaré le 27 novembre avoir "enregistré des évolutions positives" sur la proposition de loi et notamment "l'interdiction de l'ouverture, le dimanche après-midi, des grandes surfaces comportant des commerces de produits alimentaires".

L'Union professionnelle artisanale (UPA) s'est immédiatement félicitée le 28 novembre de cette orientation prise par le texte. Selon l'UPA, "une plus large ouverture des commerces le dimanche ne ferait que déplacer la consommation de la semaine vers le dimanche et des commerces de proximité vers les grandes surfaces". "Loin de créer de l'activité supplémentaire, l'ouverture des grandes surfaces le dimanche détruirait des dizaines de milliers d'emplois", ajoute l'organisation.

Un rapport que le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) a remis au gouvernement le 27 novembre va également dans ce sens. "Lorsqu'on autorise l'ouverture des magasins le dimanche, ce sont plutôt les grands magasins qui en profitent, mais la consommation n'augmente pas, puisque les gens ne mangent pas plus", a indiqué Robert Rochefort, directeur du Credoc. Les petites surfaces alimentaires, qui emploient plus de personnel au mètre carré que les grandes surfaces, devraient donc perdre des clients.

Le Credoc estime que l'ouverture des magasins le dimanche entraînerait au final des suppressions d'emplois: 6.800 exactement, si 40% des hypermarchés décidaient d'ouvrir le dimanche et 16.200 s'ils ouvraient tous. Les hypermarchés emploient actuellement 304.000 salariés. En revanche, selon le Credoc, dans le secteur non alimentaire, l'ouverture le dimanche pourrait créer 14.800 emplois, grâce à une augmentation de la consommation, qui se ferait toutefois, là encore, au détriment du petit commerce.

Par ailleurs, la Confédération générale des salariés du dimanche (CGSD) a reproché le 27 novembre à la proposition de loi du député Richard Mallié de "ne pas garantir le paiement double" des salariés travaillant le dimanche, "malgré les promesses de Nicolas Sarkozy et les nombreuses déclarations du ministre du Travail Xavier Bertrand".

La CGSD affirme regrouper 2.000 salariés d'enseignes comme Castorama, Leroy-Merlin ou Usines Center pour "défendre le droit des salariés à travailler le dimanche"."Si cette proposition de loi est votée sans modification nous travaillerons plus, mais pas pour gagner plus", craint l'association. Dans un communiqué, Richard Mallié explique que "dans les entreprises où il n'y a pas de délégué syndical, ou à défaut d'accord entre les partenaires, un référendum sera organisé et les contreparties [au travail de dimanche] seront nécessairement un doublement de salaire et un repos compensateur". "Le doublement de salaire est donc le minimum", affirme le député.

Sur demande pressante de Nicolas Sarkozy, le gouvernement veut obtenir un premier vote, avant Noël, de l'Assemblée sur ce texte. Son examen pourrait avoir lieu aux alentours du 16 décembre.