Les déficits budgétaire et commercial français se creusent en octobre

Par latribune.fr  |   |  638  mots
Le déficit budgétaire a progressé de 8 milliards d'euros sur un an, une évolution "conforme à l'objectif du projet de loi de finances rectificative pour 2008", selon Bercy. Et le déficit commercial dépasse 7 milliards d'euros en octobre, affichant un nouveau record mensuel.

Le déficit du budget de l'Etat en exécution était de 60,7 milliards d'euros fin octobre, contre 52,7 milliards à la même date en 2007, annonce ce mardi le ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Au 31 octobre, les dépenses du budget général atteignent 236,1 milliards d'euros contre 226,8 milliards un an plus tôt.

"Cette progression des dépenses est conforme à l'objectif du projet de loi de finances rectificative pour 2008," souligne le ministère dans un communiqué. Il l'explique essentiellement par l'augmentation de la charge de la dette - 5 milliards d'euros de plus d'une année sur l'autre - sous l'effet de la hausse de l'inflation qui majore en particulier la charge d'indexation des obligations indexées.

Les recettes nettes, quant à elles, s'établissent à 182,6 milliards d'euros au 31 octobre contre 183,5 milliards un an plus tôt, en baisse de 0,5% à périmètre courant mais en hausse de 1,6% à périmètre constant. Cette évolution tient à la progression du produit des recettes nettes de l'impôt sur les sociétés  (+5,9%), des recettes nettes d'impôt sur le revenu (+3,7%) et des recettes nettes de TVA (+3,2%), indique le ministère.

"La progression de l'Impôt sur les sociétés et de la TVA poursuit toutefois son inflexion, conformément aux prévisions réactualisées à l'occasion de la présentation le 19 novembre dernier du projet de loi de finances rectificative pour 2008," ajoute-t-il. Les "autres recettes fiscales" baissent de 27% à périmètre constant, ce que le ministère explique par les effets de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (Tepa) sur les droits d'enregistrement, et aussi par la progression des remboursements de taxe professionnelle consécutive à la réforme du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée issue de la loi de finances pour 2006.

De son côté, le déficit commercial s'est encore creusé en octobre à 7,066 milliards d'euros, un nouveau record mensuel, contre 5,961 milliards d'euros en septembre, en données corrigées des variations saisonnières, ont annoncé aussi ce mardi les Douanes. "Dans un contexte de ralentissement économique généralisé, les exportations se contractent fortement en liaison notamment avec les difficultés des constructeurs automobiles et des sidérurgistes. Les importations résistent mieux, de sorte que le déficit continue de se creuser", explique le ministère du Budget sur son site internet.

Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé s'établit en octobre à 56,201 milliards d'euros, autre record historique. Pour l'ensemble de 2008, le gouvernement prévoyait initialement un trou de 49,8 milliards d'euros, ce qui aurait déjà constitué un record.

Les importations ont quelque peu diminué en octobre, à 39,630 milliards d'euros (40,050 milliards en septembre), mais les exportations ont parallèlement continué à diminuer, à 32,564 milliards d'euros (34,089 milliards en septembre). "Limité en septembre, le repli des exportations de biens intermédiaires (sidérurgie notamment) est très marqué en octobre. Cette baisse, centrée sur l'UE, explique plus du tiers du recul global des ventes", indique Bercy.

"Par ailleurs, le repli se poursuit pour les produits de l'industrie automobile (véhicules et équipements), tandis que des diminutions plus limitées interviennent pour les équipements mécaniques, les produits pharmaceutiques, les essences et les produits des industries agroalimentaires", poursuit le ministère. L'essentiel du recul des exportations françaises est lié à ses principaux partenaires commerciaux en Europe (surtout Allemagne, Espagne et Belgique). Les importations se tassent quant à elles, mais très légèrement. "Le reflux des achats énergétiques demeure modéré, en dépit d'une nouvelle diminution du prix du pétrole brut", souligne Bercy.

"Les importations de biens intermédiaires refluent après leur poussée du troisième trimestre et les achats d'équipement automobile continuent de se replier. En revanche, les achats d'autres produits industriels et de l'agroalimentaire restent fermes", conclut le ministère.