Forte progression des faillites d'entreprise en France

Par latribune.fr  |   |  459  mots
Le nombre de faillites en France devrait augmenter de 12% en 2008, une hausse sans précédent depuis 1992, et les perspectives pour 2009 ne sont pas meilleures, estime l'assureur crédit Euler Hermes. On observe une augmentation significative des faillites des groupes importants en termes de chiffre d'affaires et d'emplois.

Après une hausse de 6% en 2007, le nombre de défaillances d'entreprises s'est accru de 12% sur les dix premiers mois de 2008, à plus de 46.000, écrit Euler Hermes dans son bulletin économique paru ce mardi. Il s'agit d'une hausse sans précédent depuis 1992. Pour 2009, Euler Hermes voit ce chiffre grimper de 12% également à 60.000, proche du record historique de 1993.

La hausse des défaillances d'entreprises prévue en France en 2008 et 2009 reste cependant inférieure au bond de 25% que l'assureur crédit anticipe dans l'ensemble du monde en 2008 et 2009.

La croissance économique de la France sera inférieure à 1% cette année, estime la direction des études économiques d'Euler Hermes, après avoir atteint 2,1% en 2007, année où le nombre de défaillances avait atteint 50.000 sur 2,6 millions d'entreprises du secteur marchand, soit un taux de défaillance de 1,9%.

"Le tassement de la consommation des ménages, le retournement du marché immobilier, la baisse des carnets de commandes industrielles et le resserrement des conditions de crédit ont pesé lourdement sur la situation financière des entreprises," note Euler Hermes. "Les marges des entreprises s'érodent, les délais de paiement s'allongent, entraînant une accélération des défauts de paiement et des défaillances d'entreprises."

Ce sont logiquement les secteurs dépendant de la consommation et de l'investissement logement des ménages qui sont les plus durement affectés. Les défaillances ont ainsi augmenté de 19% cette année dans la construction et de 41% dans l'immobilier. Les transports (+20%) souffrent quant à eux de la baisse des volumes transportés après avoir été pénalisés par l'envolée des cours du pétrole.

Dans l'hôtellerie-restauration et le commerce de détail, deux secteurs touchés par la baisse de la consommation, le taux de défaillance atteint respectivement 25% et 21%.

Dans l'industrie, au contraire, les défaillances se sont stabilisées en janvier-octobre par rapport aux dix premiers mois de 2007, à 3.870 (-0,2%), mais avec une augmentation inquiétante pour les groupes importants en termes de chiffre d'affaires (plus de 15 millions d'euros) et d'emplois. "La moitié des défaillances importantes intervenues en 2008 exercent leur activité dans l'industrie," note Euler Hermes.

En octobre, la faillite de la Camif (vente par correspondance) a fait grand bruit en laissant 890 employés sur le carreau, mais elle ne se classe qu'en quatrième position par le chiffre d'affaires (360 millions d'euros), derrière Groupe Lero (services automobiles, 1,01 milliard d'euros de C.A.), Groupe Cauval (fabrication de meubles, 650 millions) et Ares (informatique, 412 millions).

De manière générale, la grande masse des défaillances reste constituée de très petites entreprises souvent de création récente, mais le nombre de procédures concernant des entreprises de plus de 200 salariés a augmenté de 30% cette année.