Le PIB français va reculer "significativement" au quatrième trimestre

Par latribune.fr  |   |  344  mots
Selon Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, la France connaît un ralentissement marqué de son activité qui devrait se prolonger au minimum jusqu'au deuxième semestre 2009.

Le Produit intérieur brut (PIB) de la France devrait reculer "significativement" au quatrième trimestre, estime Christian Noyer,le gouverneur de la Banque de France, dans un entretien à paraître jeudi dans Le Figaro. "Nous connaissons aujourd'hui un ralentissement très prononcé de l'activité. Tout laisse penser que le quatrième trimestre sera significativement négatif en France et en zone euro".

Au troisième trimestre, la France avait échappé de peu à la récession, définie comme deux trimestres consécutifs de repli de l'activité, frappant de nombreux pays européens. Le PIB français avait en effet enregistré une croissance de 0,1% alors que la plupart des économistes s'attendaient à un recul du PIB, après celui de 0,3% déjà enregistré au trimestre précédent.

La majorité des enquêtes de conjoncture et des prévisions estiment toutefois que l'impact de la crise internationale va se faire sentir au dernier trimestre de cette année, aboutissant à une diminution de l'activité, avec des effets négatifs qui se prolongeront jusqu'à la mi 2009. "Le ralentissement est si fort et si brutal qu'il est peu probable que les choses se rétablissent très vite. Le premier semestre sera donc encore assez difficile", a confirmé Christian Noyer.

"En revanche, nous pouvons envisager une légère reprise de l'économie au second semestre car plusieurs facteurs jouent favorablement: la très forte désinflation redonnera du pouvoir d'achat; la politique monétaire soutient les prêts et l'investissement et les plans de relance soutiennent l'activité", a ajouté le gouverneur de la Banque de France.

Christian Noyer affirme également n'avoir aucune "inquiétude sur l'arrivée d'une déflation telle qu'on l'entend, c'est-à-dire une baisse du niveau général des prix et des salaires pendant une certaine période". "Ce n'est pas du tout ce à quoi on assiste, qui est une forte désinflation" liée à la baisse des prix du pétrole et des matières premières, et la progression des prix à la consommation sur un an devrait rester "largement positive", explique-t-il.