Jean-François Copé propose l'ouverture des magasins un dimanche par mois et en décembre

Par latribune.fr  |   |  669  mots
Afin de réconcilier son parti fortement divisé sur l'extension du travail le dimanche, le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, propose un "compromis".

Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, cherche un "compromis" sur la proposition de loi de Richard Mallié sur l'extension du travail du dimanche, qui divise la majorité. Il prône ainsi l'ouverture des magasins un dimanche par mois et les quatre dimanches de décembre à Paris, Lyon, Marseille et Lille.

"Il faut absolument éviter que notre majorité se divise sur ce sujet. Il faut une solution de compromis, qui permette à chacun de trouver son compte", explique Jean-François Copé dans Le Parisien. "En tant que président de groupe, je mouille ma chemise depuis le début pour rapprocher les points de vue."

Par ailleurs, le président Nicolas Sarkozy doit recevoir ce lundi les députés de la majorité opposés au projet de loi, dont l'examen devrait débuter mardi à l'Assemblée. En son état actuel, le texte propose d'autoriser l'ouverture des magasins le dimanche dans les zones touristiques et les agglomérations de plus de 1 million d'habitants et seulement le matin pour les commerces alimentaires.

"Au lieu de donner le sentiment d'une généralisation du travail le dimanche dans ces grandes zones urbaines, avec le risque que cela porte atteinte aux petits commerces de proximité qui en sont proches, on aurait un système plus modéré", explique Jean-François Copé. "On garde l'idée que les surfaces alimentaires ne pourront ouvrir que jusqu'à 13 heures le dimanche. Quant aux centres commerciaux tels que Plan-de-Campagne (qui ouvre illégalement le dimanche près de Marseille, NDLR), on pourrait les classer en zone touristique au cas par cas", ajoute-t-il.

Le président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer, s'est montré réservé sur la proposition. "Toutes les idées sont bonnes à prendre", a-t-il dit sur BFM-TV et RMC Info. "Par contre, est-ce que ça résout le problème qui est celui de Plan-de-Campagne et d'un certain nombre de situations qui aujourd'hui ne respectent ni la loi, ni l'intérêt des salariés, ni les intentions et l'intérêt des acheteurs? Je n'en suis pas certain", a-t-il dit.

Les petits commerces de prêt-à-porter, regroupés au sein de la Fédération nationale de l'habillement (FNH), opposés à l?ouverture du dimanche parce qu?ils craignent une concurrence accrue de la grande distribution et des grandes chaînes, se sont déclarés satisfaits lundi de la proposition de Jean-François Copé.

En revanche, les grands magasins et grandes enseignes de l'habillement sont déçus de cette restriction au texte actuel. "C'est à l'entreprise de décider si elle veut ouvrir dimanche ou non. Les sites Internet de commerces ouvrent 24 heures sur 24, sans que quelqu'un conteste", a commenté Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l'habillement. L?UCV (Union des centres villes) a déclaré par la voix de son président, Claude Boulle : "Ce que les touristes ne dépensent pas le dimanche boulevard Haussmann, ils le dépensent dans d'autres capitales".

"Nous voulons régler des situations ponctuelles et anormales", a plaidé pour sa part le Premier ministre François Fillon en marge d'un déplacement à Orléans."Nous ne voulons pas élargir le travail du dimanche à tous les Français, bien au contraire", a-t-il insisté, indiquant que l?initiative de Jean-François Copé serait "discutée" lors de la réunion prévue lundi après-midi autour du président Nicolas Sarkozy.

Face à l'opposition suscitée par ce projet de loi, à gauche comme à droite, le gouvernement avait annoncé le 9 décembre le report sine die de son examen à l'Assemblée, avant que le président ne décide, deux jours plus tard, qu'il serait discuté le 16 décembre, si les débats sur la loi sur l'audiovisuel étaient achevés.

La bataille s'annonce sévère à l'Assemblée. Plus de 4.000 amendements ont déjà été déposés sur la proposition de loi. La plupart de ces amendements ont été déposés par la gauche, en particulier le groupe socialiste.