La France a bien échappé à la récession au troisième trimestre, mais la dette s'alourdit

Par latribune.fr  |   |  472  mots
L'Insee confirme ce lundi que la croissance française a été tout juste positive (0,1%) au troisième trimestre. La dette publique grimpe en revanche à plus de 66% du PIB.

La France a bien échappé à la récession de justesse au troisième trimestre. L'Insee a confirmé ce lundi son estimation d'une croissance de 0,1% du PIB (le produit intérieur brut) , annoncée initialement le 14 novembre. Ce chiffre positif, après une contraction de 0,3% du PIB au deuxième trimestre, permet au pays d'échapper à une récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance négative) et contraste avec la situation de ses voisins. Dans l'ensemble de la zone euro, le PIB a reculé de 0,2%.

L'acquis de croissance pour 2008 à la fin du troisième trimestre s'établissait ainsi à 1%, selon l'Insee. Ce chiffre correspond à ce que serait la croissance de la France sur l'ensemble de l'année dans l'hypothèse d'une croissance zéro au quatrième trimestre, mais on sait que l'Insee, dans sa note de conjoncture publiée le 19 décembre, anticipe une contraction de 0,8% du PIB sur les trois derniers mois de l'année.

Les résultats détaillés des comptes nationaux publiés par l'Insee montrent que, au troisième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont légèrement accéléré (+0,2% après 0 au deuxième trimestre). La formation brute de capital fixe (FBCF) totale a diminué mais moins fortement qu'au deuxième trimestre (-0,2% après -1,5%). La baisse de l'investissement des ménages (-1,6% après -2,7%) a été partiellement compensée par le léger redressement de la FBCF des entreprises non financières (+0,4% après -1,1%).

Les exportations se sont redressées (+1,4% après -1,9% au deuxième trimestre), ainsi que les importations (+1,7% après -0,3%). Au total, le solde extérieur contribue pour -0,1 point à l'évolution du PIB ce trimestre (après une contribution de -0,4 point au trimestre précédent), tandis que les variations de stocks contribuent pour +0,1 point, après +0,3 point au deuxième trimestre, selon les calculs de l'Insee.

Le taux de marge des entreprises non financières (ENF) a baissé de 0,2 point à 37,2%. Le pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages a diminué légèrement (-0,1% après -0,3%), ajoute l'Institut national de la statistique.

Le ralentissement économique a bien sûr des conséquences sur les finances publiques. La dette publique du pays (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) a augmenté de 15,6 milliards au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, s'établissant à 1.284,8 milliards d'euros, soit "approximativement" 66,1% du PIB, a annoncé ce lundi aussi l'Insee. Un niveau nettement supérieur aux préconisations du traité de Maastricht (60% du PIB).

"L'état des conditions de marché ne permet pas actuellement de procéder à des cessions d'actifs non stratégiques dans des conditions satisfaisantes", ce qui a pesé sur la dette publique, déclare ce lundi matin Christine Lagarde, ministre de l'Economie, dans un communiqué.