François Chérèque s'insurge contre les heures supplémentaires

Par latribune.fr  |   |  310  mots
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque s'est dit ce mercredi scandalisé par le fait que les entreprises aient recours aux heures supplémentaires en temps de crise. Le nombre d'heures supplémentaires a toutefois très peu augmenté entre le deuxième et le troisième trimestre 2008, selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l'Economie.

Il y a un sujet qui me scandalise: au troisième trimestre 2008, on a encore une augmentation des heures supplémentaires", a réagi ce mercredi le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, sur France Info.

Selon lui, en rendant les heures supplémentaires "moins chères que les embauches", le gouvernement a non seulement incité les entreprises à ne pas créer d'emplois mais aussi à "supprimer des emplois, en particulier des CDD (contrats à durée déterminée) ou des intérimaires". "C'est une faute d'anticipation grave", a-t-il ajouté.

Le nombre moyen d'heures supplémentaires effectuées par les salariés n'a augmenté que de 1% après une hausse de 5,5% au deuxième trimestre, a annoncé la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère de l'Economie), mardi. Sur un an, la hausse est de 35,8% au troisième trimestre, après 34,5% au deuxième trimestre.

Dans les entreprises de dix salariés ou plus des secteurs concurrentiels, le nombre moyen d'heures supplémentaires par salarié à temps complet a été de 9,2 heures au troisième trimestre, contre 9,1 heures en avril-juin (données non corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables fournies par la Dares).

Le nombre moyen d'heures supplémentaires déclarées a augmenté de 0,6% d'un trimestre à l'autre dans les entreprises ayant une durée collective du travail supérieure à 35 heures, pour atteindre 25,7 heures. Dans les entreprises à 35 heures, il a progressé de 0,2% à 5,5 heures.

La défiscalisation des heures supplémentaires était la mesure phare de la loi Travail-emploi-pouvoir d'achat (Tepa) votée en août 2007 pour traduire le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy de "travailler plus pour gagner plus", mais elle est aujourd'hui passée au second plan avec la baisse d'activité des entreprises et la hausse du chômage dus à la crise.