La consommation des ménages a souffert en 2008

Par latribune.fr  |   |  587  mots
En décembre, la consommation a reculé de 0,9%, plus forte baisse depuis mars dernier. Et, sur l'ensemble de l'année, elle affiche une hausse limitée à 1,2%, après 4,4% en 2007. La Banque de France juge "improbable" une spirale déflationniste dans le pays.

La consommation des ménages français en produits manufacturés a chuté de 0,9% en décembre, sous le coup des dépenses en bien d'équipement du logement et en textile-cuir, selon des données corrigées (CVS/CJO) publiées ce jeudi par l'Insee. Cette baisse est la plus forte depuis mars 2008 quand les dépenses des ménages en produits manufacturés avaient baissé de 0,8%.

Sur l'ensemble du quatrième trimestre, elles ont diminué de 0,5% après une hausse de 0,4% au troisième trimestre, un chiffre de mauvais augure pour le PIB qui sera publié le 13 février. Sur l'ensemble de 2008, elles ont nettement ralenti pour s'afficher en hausse de 1,2%, après 4,4% en 2007, indique l'Insee.

En novembre, les dépenses avaient augmenté de 0,3%, chiffre confirmé par l'Insee. La consommation en produits manufacturés représente le quart de la consommation totale des ménages en biens et en services.

Dans le champ "commerce" (ventes au détail hors automobile, pièces détachées et produits médicaux), les dépenses ont baissé de 0,5% après une hausse de 0,6% en novembre. Une nette réduction des dépenses en biens d'équipement du logement (-1,8% en décembre après une hausse de 3,1%) l'a emporté sur la légère reprise des achats des ménages en automobiles (+0,9 % après -1,9%), explique l'Insee.

Sur l'ensemble du quatrième trimestre, les dépenses de consommation en biens durables ont fléchi de 0,5 % après une hausse de 0,5%. Les dépenses en textile-cuir se sont, quant à elles, contractées en décembre pour le troisième mois consécutif, de 1,2% après un recul de 1% en novembre. Sur l'ensemble du quatrième trimestre 2008, elles baissent de 0,4% après une hausse de 0,9%.

Le ministre du Budget Eric Woerth a assuré jeudi, en réponse au PS qui reproche au gouvernement de ne rien prévoir pour le pouvoir d'achat des ménages, que les mesures de relance actuelles ne négligeaient pas la consommation. "La relance, c'est toutes les initiatives que prend le gouvernement. Par exemple, lorsqu'on augmente les prestations sociales bien plus vite que l'inflation, c'est bien un soutien à la consommation", a-t-il affirmé.

Possible déflation

Par ailleurs, alors que les inquiétudes grandissent sur une possible déflation, ce qui serait très mauvais pour la consommation, la Banque de France a mis les choses au point ce jeudi. Une spirale déflationniste est improbable en France et dans la zone euro même si l'inflation risque d'être temporairement négative en milieu d'année, écrit la Banque de France (BdF) dans une étude. "Plusieurs mois d'inflation négative ne suffisent pas à produire une déflation. Pour cela, il faudrait que se développe un processus continu et auto-entretenu de baisse du niveau général des prix. Il existe actuellement plusieurs freins et obstacles puissants à l'apparition d'un tel processus," explique la BdF dans ce "Focus".

En substance, la dynamique des prix et des salaires reste très positive, les mesures de soutien à l'économie et au secteur financier réduisent la probabilité d'un choc négatif sur les prix et, surtout, les anticipations d'inflation "restent fortement positives", fait-elle valoir. Pour la Banque de France, les facteurs actuellement à l'oeuvre en France et dans la zone euro sont caractéristiques d'un mouvement de désinflation, lié notamment à la baisse des prix du pétrole, mais l'apparition d'une spirale déflationniste - avec baisse des prix durable et paralysie de l'activité - "apparaît aujourd'hui improbable."