Xavier Darcos annonce 5.000 emplois aidés pour lutter contre l'absentéisme scolaire

Par latribune.fr  |   |  626  mots
Dans un entretien au Figaro de ce jeudi, le ministre de l'Education nationale a déclaré vouloir répondre au "fléau" de l'absentéisme à l'école par la création de 5.000 emplois aidés de "médiateurs de la réussite scolaire". Martine Aubry, pour le parti socialiste, et le syndicat Unsa-Education ont exprimé leurs interrogations sur la mission de ces futurs médiateurs.

Dans un entretien au Figaro de ce jeudi, le ministre de l'Education nationale a déclaré vouloir répondre au "fléau" de l?absentéisme à l?école par la création de 5.000 emplois aidés. Ces postes de "médiateurs de la réussite scolaire" auront à charge de faire "l'interface entre l'école et les parents".

"De plus en plus d'élèves sont absents de manière régulière. Or, tout est lié. L'absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l'échec scolaire, lequel mine l'insertion professionnelle et sociale des jeunes", a-t-il déclaré. 4,5% des élèves de collège "sont dans ce système de décrochage" et dans les lycées professionnels, "jusqu'à 10% des élèves ne viennent plus à l'école", a-t-il précisé sur France 3.

"Il faut que nous sortions des établissements et que les médiateurs aillent à la rencontre des familles et de ces jeunes pour leur proposer des parcours de retour vers l'école ou des parcours de formation différents", a-t-il expliqué.

Cette annonce survient alors que les enseignants continuent de protester contre les 13.500 suppressions de postes prévus à la rentrée 2009 dans l'Education nationale et la disparition d'une partie des Rased (Réseaux d'aide aux élèves en difficulté, composés d'enseignements spécialement formés).

Martine Aubry (PS) a accusé Xavier Darcos de vouloir "faire oublier son échec sur la réforme du lycée", projet reporté fin 2008 après une forte mobilisation des lycéens. "Ce qui manque surtout à l'école, c'est les 30.000 postes que l'Etat a supprimés", a-t-elle déclaré sur France Info.

Elle s'est aussi interrogée sur le contenu de la mission des "médiateurs". "Il faut que les enseignants aient des moyens d'aider chaque enfant avec à côté d'eux des assistantes sociales, des psychologues, et pas des emplois précaires dont on ne sait pas très bien ce qu'il vont faire d'ailleurs", a-t-elle dit. "Donc ce n'est pas une bonne nouvelle".

Côté syndical, l'Unsa-Education a dénoncé un "effet d'annonce" du ministre. "Aucune discussion ne s'est ouverte sur le rôle et la formation de ces "médiateurs", alors que des professionnels de l'éducation comme les conseillers principaux d'éducation et les assistantes sociales jouent un rôle essentiel auprès des familles", note le syndicat dans un communiqué.

Les "médiateurs de réussite scolaire" dans le détail :

Les 5.000 postes annoncés par Xavier Darcos seront des contrats aidés de 26 heures par semaine, de deux ans renouvelables, sans condition de diplôme, rémunérés "au moins le smic", a fait savoir le ministère de l'Education. Ces agents devront avoir "une forte connaissance du milieu" dans lequel ils travailleront et pourront être du même profil que les médiateurs recrutés dans les mairies.

Le ministère a assuré qu'il n'aurait pas de peine à recruter 5.000 agents d'ici mars. Ceux-ci seront formés en février par l'Education nationale. Ils viendront "prolonger l'action des conseillers principaux d'éducation" en allant physiquement jusque chez un jeune qui n'aura pas été assidu (à partir de quatre demi journées d'absence non justifiées dans le mois). Ces agents iront dans 215 quartiers déjà ciblés, où se trouvent 332 collèges ou lycées et dans lesquels l'absentéisme et le décrochage (plus de 10 demi-journées d'abence dans le mois) sont les plus forts.
"Ils seront vraisemblablement par groupe de trois, quatre ou cinq par établissement", selon l'entourage du ministre.

Le coût du dispositif n'a pas été précisé mais ces nouveaux emplois aidés entrent dans le cadre de l'enveloppe attribuée aux 100.000 emplois aidés annoncés par le chef de l'Etat le 28 octobre, a affirmé l'entourage du ministre.