Est-ce le rôle de l'Etat de demander la suspension des bonus des dirigeants d'entreprise ?

Par latribune.fr  |   |  319  mots
Mardi soir, Nicolas Sarkozy a reçu les banquiers pour évoquer avec eux non seulement la crise financière, l'octroi des crédits aux entreprises, mais également la limitation des dividendes distribués aux actionnaires et la suppression des bonus versés aux dirigeants. Ces derniers se sont pliés aux exigences de l'Elysée. Il pourrait en être de même dans l'automobile. Qu'en pensez vous?

"J'ai deux ou trois choses à leur dire", avait prévenu en début de semaine Nicolas Sarkozy en évoquant sa rencontre mardi soir avec les banquiers. En arrivant dans la cour de l'Elysée, ces derniers savaient déjà ce qui les attendait, tant le débat avait pris de l'ampleur ces derniers jours: limitation des dividendes distribués aux actionnaires et suppression des bonus versés aux dirigeants, qui venaient s'ajouter à l'engagement déjà pris par les banques de continuer à alimenter la machine économique par la distribution de crédits.

Quand une profession connait en une année l'affaire Kerviel (Société Générale), un effondrement généralisé des résultats, le scandale Madoff, la nationalisation de Dexia, et demande pour finir plus de 20 milliards d'euros d'aides à l'Etat, aucun de ses dirigeants ne peut se prévaloir d'un bonus aux yeux du chef de l'Etat. Après les dirigeants de BNP Paribas le week end dernier, avant d'aller donc à l'Elysée, ceux du Crédit Agricole et de la Société Générale se sont, eux aussi, mis en conformité, avec les voeux du président de la république et ont renoncé à leur bonus.

La décision des banquiers a trouvé un écho chez Renault: Carlos Ghosn, son PDG, a annoncé renoncer à son bonus. Comme pour le secteur bancaire, l'Etat  a  largement aidé le secteur et pour la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, il serait  "insensé" qu'avec le soutien financier de l'Etat les patrons des constructeurs automobiles puissent se verser des "superbonus". "Je pense qu'ils auront un sens suffisant de la responsabilité pour prendre eux-mêmes ces mesures". Christian Streiff, patron de PSA Peugeot Citroën, est pour le moment resté silencieux.

Latribune.fr vous pose donc la question: à votre avis, est-ce le rôle de l'Etat de demander la suspension des bonus des dirigeants d'entreprise ? Vous pouvez répondre dans l'espace "commentaire" ci-dessous.