Tempête du sud-ouest : plus de 600 millions d'euros de dégâts

Par latribune.fr avec Agences  |   |  656  mots
Selon le Premier ministre, François Fillon, l'électricité et le trafic ferroviaire devraient être rétablis en fin de semaine dans la région tandis que l'état de catastrophe naturelle doit être annoncé. La Fédération française des sociétés d'assurance estime à plus de 600 millions d'euros le coût des dégâts.

Le sud-ouest de la France tente de se relever de la tempête du week-end qui a fait au moins huit morts et des dégâts considérables, surtout dans les forêts.
Le Premier ministre, François Fillon, a déclaré que l'électricité et le trafic ferroviaire devraient être rétablis en fin de semaine dans la région et que l'état de catastrophe naturelle serait annoncé ce mardi. Les assureurs ont estimé provisoirement les dommages à des centaines de millions d'euros, un montant nettement inférieur toutefois aux 7 milliards qu'avait coûté la tempête de 1999.

Ce mardi, la FFSA, fédération française des sociétés d'assurance a donné des précisions, indiquant que le coût de cette tempête baptisée Klaus sera "supérieur à 600 millions d'euros" pour les assureurs français. Cette première estimation des dégâts assurés causés aux particuliers et aux entreprises par les effets du vent pourrait s'alourdir du fait des menaces de crues et des dommages déjà causés par l'eau (débordement de rivières, vagues...).

Lundi en fin de journée, 427.000 clients d'EDF étaient toujours privés d'électricité, dont 308.000 en Aquitaine, 96.000 en Midi-Pyrénées et 23.000 en Languedoc-Roussillon, selon le gestionnaire du réseau, ERDF. "L'objectif c'est plus de 90% des personnes raccordées qui retrouvent l'électricité d'ici la fin de la semaine, c'est-à-dire dimanche", a déclaré le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix.  EDF a déployé 3.000 personnes dans les zones touchées, appuyées par des électriciens venus en renfort de Grande-Bretagne, d'Allemagne et du Portugal. Un millier de personnes travailleront dans les prochains jours exclusivement sur la remise en état du réseau électrique dans les Landes où 650 militaires sont attendus à partir de ce mardi.Le réseau de distribution d'eau potable, qui fonctionne à l'électricité, est touché, tout comme celui des télécoms. Lundi, quelque 200.000 foyers étaient privés de téléphone fixe contre 300.000 dimanche.
 

Les lignes ferroviaires Bordeaux-Agen-Toulouse et Tarbes-Toulouse ont été rétablies, ainsi que les axes Paris-Bordeaux, Paris-Toulouse, et Toulouse-Montpellier. Les services de secours soulignent les dangers d'utilisation des groupes électrogènes qui ne doivent pas être installés dans des locaux fermés. Des dizaines de personnes ont été intoxiquées en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et en Dordogne.

Le Sud-Ouest se prépare désormais à des inondations. Météo France a mis en garde contre des risques de crues dans huit départements : Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Landes, Gers et Hautes-Pyrénées. De nombreux établissements scolaires étaient fermés lundi dans les Pyrénées-Orientales, la Haute-Garonne, les Landes, le Lot-et-Garonne et la Gironde, à l'exception de Bordeaux.
 

Mesures d'indemnisation
S'agissant des indemnisations, le président Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu dimanche en Gironde, a souhaité la mobilisation d'un fonds d'urgence de trois millions d'euros inscrits au budget de la sécurité civile et d'un fonds de solidarité pour les communes victimes de catastrophes naturelles (19 millions). Il a invité les assureurs à agir immédiatement. Les conséquences de la tempête inquiètent particulièrement les sylviculteurs, qui craignent un bilan encore plus dramatique qu'après la grande tempête de décembre 1999, lorsque près de 150.000 hectares de forêt avaient été détruits. Dans les Landes, la forêt, poumon économique, est ravagée à 60% ou 70%. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a annoncé un "plan spécifique pour valoriser la forêt" et doit réunir ce mardi les acteurs de la filière bois. La tempête a par ailleurs relancé le débat sur l'utilité d'enfouir les lignes électriques. Mais selon Pierre Gadonneix, "les lignes à haute tension, on ne peut pas les enterrer". "Le réseau secondaire, si on voulait tout mettre (sous terre), ça ferait des coûts qui feraient de l'électricité un bien de luxe", a-t-il ajouté, avançant le chiffre de 100 milliards d'euros.