Paris va réduire sa présence militaire opérationnelle à l'étranger

Par latribune.fr  |   |  428  mots
François Fillon a annoncé, ce mercredi à la tribune de l'Assemblée nationale, le retrait, dès 2009, de 2.100 soldats français de Côte d'Ivoire et du Tchad, sur un total de quelque 13.000 militaires engagés dans des opérations à l'étranger. L'Assemblée a validé les opérations extérieures en cours par un vote majoritaire de l'UMP et du Nouveau Centre, le PC votant contre et le PS ayant décidé de boycotter le scrutin.

Le Premier ministre a annoncé ce mercredi à l'Assemblée nationale le retrait, dès 2009, de 2.100 soldats français de Côte d'Ivoire et du Tchad, sur un total de quelque 13.000 militaires engagés dans des opérations à l'étranger. Concernant le Liban, il a annoncé le "maintien" du contingent français de la Finul au Liban-Sud, mais le retrait prochain des deux navires de guerre français qui participent à la "Finul maritime".

D'ici à l'été, "au moins" 1.000 des 1.650 soldats de la force de l'Union européenne, Eufor Tchad/RCA, chargée de protéger les réfugiés du Darfour et les "déplacés" au Tchad, quitteront ce pays, a précisé François Fillon.

Mercredi matin, dans France Soir, Hervé Morin, ministre de la Défense, avait déjà annoncé la tendance. "L'idée est d'aller en 2009 vers une réduction des forces d'une vingtaine de pour cent. Nous pourrions diminuer les effectifs de 13.000 à 10.000 hommes", avait détaillé le ministre. Les effectifs basés en Afghanistan ne seront pas réduits mais pas augmentés non plus, précise-t-il.

"Ce sujet n'est pas un objet de débat, il n'y aucun plan d'envoi de nouvelles troupes françaises en Afghanistan", affirme le ministre, ajoutant que la réduction des forces françaises en opération à l'étranger permettrait d'économiser de 100 à 150 millions d'euros par an.

Les opérations extérieures (Opex) de l'armée française ont coûté quelque 850 millions d'euros en 2008, somme à laquelle il convient d'ajouter 380 millions d'euros au titre de la participation française aux opérations internationales (ONU, ...), sur le budget du Quai d'Orsay.

Parmi les opérations qui risquent de voir la France se désengager figure notamment celle de la Bosnie, qui "n'a plus aucun sens" selon le ministre. Il est question aussi "d'aller vers une réduction des effectifs au Kosovo au cours de 2009". Selon des sources proches de l'état-major des armées, une réduction de moitié des forces françaises au Kosovo (actuellement autour de 2.000 personnels) serait envisagée.

Mais c'est surtout sur l'Afrique, où la France est encore très présente, que portent les interrogations.

Ce mercredi, à l'occasion de plusieurs votes à l'Assemblée - comme le veut l'article 35 de la Constitution modifiée l'an dernier - la droite, UMP et Nouveau Centre, a approuvé la prolongation de cinq opérations militaires françaises extérieures (Kosovo, Liban, Côte-d'Ivoire, Tchad et Centrafrique), critiquée en revanche par le PCF, qui a voté contre, alors que le PS a décidé de boycotter le scrutin.