Guadeloupe : Paris propose des mesures exceptionnelles pour sortir de la crise

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo s'installe en Guadeloupe durant "le temps voulu" pour trouver une issue à la grève générale qui paralyse l'île depuis le 20 janvier.

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, a annoncé dimanche après-midi en Guadeloupe "un plan global avec des mesures exceptionnelles, à la hauteur de ce qui est attendu sur place", alors que l'île est paralysée depuis deux semaines par une grève générale et un mouvement des gérants de stations-service.
 

"Les propositions de l'Etat vont compléter celles des collectivités et des autres partenaires", a précisé Yves Jégo devant la presse, en direct sur RFO Guadeloupe. Le secrétaire d'Etat n'a pas détaillé les mesures, en dehors du "gel des loyers des HLM", mais le gouvernement a déjà annoncé notamment le versement d'une prime de 200 euros à 60.000 foyers à faible revenus, en avril. La région, le département et l'association des maires ont proposé de leur côté un plan de 56 millions d'euros consistant en des baisses de taxes et un redéploiement de crédits.


Au cours des premiers jours de son déplacement, Yves Jégo compte "lancer une très vaste concertation" avec "les gens qui souffrent, les socioprofessionnels, les politiques"."La Guadeloupe est au bord du chaos, et il faut trouver un moyen de sortir par le haut", a précisé le secrétaire d'Etat. "Je n'ai pas de calendrier de retour, je me donne le temps nécessaire pour que nous apportions des réponses aux guadeloupéens", a-t-il ajouté devant la presse.

Le secrétaire d'Etat veut aussi "vérifier s'il y a transparence sur les prix" en Guadeloupe. "Il y a des dérives incompréhensibles et inacceptables. Il faudra que nous sachions dénoncer les profiteurs, et garantir aux plus faibles que l'Etat est là pour les protéger. Nous relèverons les prix tous les quinze jours, sur cinquante produits", a-t-il ajouté. Yves jégo a également appelé à une "redistribution des richesses". "Il y a une Guadeloupe à deux vitesses: d'une part une catégorie de privilégiés et d'autre part ceux qui sont sur le bord de la route, qui n'y arrivent pas, les locataires des HLM, les bénéficiaires des minima vieillesse, a-t-il indiqué.


"Nous attendons des réponses sur une série de points pour que la vie des Guadeloupéens change tout de suite : le pouvoir d'achat, la baisse des prix de l'eau, du carburant, la revalorisation des bas salaires", a expliqué dimanche soir sur RFO Guadeloupe Elie Domota, le porte-parole du collectif de 47 partis, syndicats et associations, nommé "Liyannaj kont pwofitasyon" (Mouvement contre l'exploitation outrancière), qui a lancé le mouvement. Le collectif a 146 revendications, dont la hausse d'au moins 200 euros des bas salaires, des minima sociaux et des retraites. De leur côté, les gérants de stations-service sont en grève depuis le 19 janvier pour réclamer le gel de toute nouvelle implantation de stations sur l'île, entraînant une pénurie de carburant.