Yves Jégo revient en Guadeloupe, les négociations reprennent

Par latribune.fr  |   |  675  mots
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, est revenu en Guadeloupe dans la nuit de mardi à mercredi, en compagnie de deux médiateurs nommés par le Premier ministre. Ces derniers auront pour tâche de trouve un accord salarial entre le patronat et le collectif KLP à l'origine de la grève générale démarrée dans l'île le 20 janvier. Des négociations doivent s'ouvrir ce mercredi..

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, est revenu sur le sol guadeloupéen dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir rencontré le Premier ministre François Fillon à Paris. Il revient en compagnie de deux médiateurs nommés par ce dernier.

Le principal point de blocage à la résolution de la crise en Guadeloupe, alors que la grève générale entamée le 20 janvier ne faiblit pas, est l'augmentation des salaires. Le Premier ministre a déclenché la colère des syndicats guadeloupéens en refusant que l'Etat finance l'augmentation réclamée de 200 euros des bas salaires. "L'Etat ne saurait, à l'évidence, se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent", a déclaré le Premier ministre après une réunion à Matignon, mardi.

Le collectif LKP (regroupant syndicats insulaires, organisations politiques et associations) a annoncé en réaction la poursuite "et le renforcement" de la grève générale. Les différents syndicats de l'énergie, de l'eau et du port, tous membres du LKP, ont aussi annoncé un durcissement de la grève générale dans leurs secteurs pour les jours à venir. Des coupures d'eau et d'électricité sont possibles.

Yves Jégo va ainsi "installer" les deux médiateurs désignés par le gouvernement, le directeur général adjoint du travail, Jean Bessière, et Serge Lopez, directeur général du travail d'Aquitaine, qui auront à charge de trouver un accord salarial entre le collectif LKP et le patronat. Des négociations doivent s'ouvrir dès ce mercredi entre les deux parties.

Par ailleurs, les élus guadeloupéens ont appelé mardi soir le patronat insulaire à faire "un effort" de revalorisation des bas salaires. Dans une motion adoptée "à l'unanimité", ils demandent "un effort de contribution à la revalorisation des bas salaires modulé à proportion de la taille des entreprises et de leurs capacités". La motion constate également, en référence aux déclarations de François Fillon sur le financement des augmentations salariales, "que le Premier ministre revient sur les engagements pris [...] au cours des négociations, et n'apporte que des réponses partielles aux revendications du collectif LKP". En revanche, la motion des élus "prend acte" positivement "des ouvertures faites par le Premier ministre" François Fillon pour "améliorer" le projet de loi pour le développement économique de l'Outre-Mer, qui doit être soumis au Parlement à compter du 10 mars.

Interrogé sur la présence des deux médiateurs, Yves Jégo a affirmé mercredi qu'il n'avait "pas le sentiment" d'avoir été désavoué par le Premier ministre François Fillon. "Je considère que le gouvernement m'a suivi", a-t-il déclaré sur RTL.  "Mon devoir ici, c'est aussi d'expliquer aux Guadeloupéens que la crise frappe tout notre pays, et qu'on ne peut pas faire des situations différentes, au gré des injustices, à l'intérieur du territoire", a-t-il dit.

Un peu plus tôt, dans une déclaration prononcée à sa descente d'avion à Pointe-à-Pitre, il a évoqué un effort total de "près de 180 millions d'euros" pour la Guadeloupe. François Fillon a également indiqué avoir "validé" plusieurs points acquis par Yves Jégo pendant son séjour d'une semaine en Guadeloupe, notamment sur le RSA qui sera bien effectif dans l'île dès 2009, et non en 2010 comme prévu initialement.

Le secrétaire d'Etat devrait rester en Guadeloupe jusqu'à l'installation des médiateurs et ne revenir que pour la conclusion d'un accord. Il doit également se rendre en Martinique, où la grève se poursuit, avant de rentrer à Paris vendredi pour le conseil des ministres. Les syndicats martiniquais du "collectif du 5 février" ont appelé à la poursuite de la mobilisation afin d'obtenir une augmentation de près de 450 euros des bas salaires. Ils ont obtenu gain de cause mardi soir sur une autre de leurs principales revendications, à savoir la baisse de 20% de cent produits de première nécessité. Mardi, entre 7.000 (police) et 11.000 (syndicats) Martiniquais ont à nouveau manifesté dans les rues de Fort-de-France.