Allocations familiales : Nicolas Sarkozy entend revoir le financement

Par latribune.fr  |   |  563  mots
Dans un discours sur la politique familiale ce vendredi à l'Elysée, le chef de l'Etat a jugé pénalisantes pour "la croissance et l'emploi" les cotisations patronales qui financent la politique familiale. Il s'est également prononcé pour la création d'un statut du beau-parent et a demandé à ce que les congés parentaux soient plus courts, pour faciliter le retour au travail des mères.

Nicolas Sarkozy a tenu ce vendredi un discours sur la politique familiale devant un parterre d'associations familiales qu'il recevait à l'Elysée.

Il a ainsi souligné que les "cotisations [patronales servant au financement de la politique familiale] peuvent être pénalisantes pour la croissance et l'emploi." "Je voudrais que l'on mène une réflexion sans tabou sur l'évolution du financement de la politique familiale", a-t-il ajouté.

Le député UMP Yves Bur, à qui cette mission sera confiée, devra "faire des propositions permettant de conforter le financement de notre politique familiale, tout en limitant son impact sur notre économie", a-t-il précisé.

Les pouvoirs publics consacrent chaque année 80 milliards d'euros pour la politique familiale, soit 5% du produit intérieur brut de la France, et les entreprises sont les premières contributrices à son financement, à hauteur de 30 milliards sous forme de cotisations patronales prélevées sur les salaires, a déclaré le chef de l'Etat.

Il a rappelé en outre qu'une hausse des prestations pour les familles et des mesures fiscales figuraient parmi les pistes de mesures de "justice sociale" à l'étude en vue de la grande réunion sur la crise prévue mercredi prochain à l'Elysée.

Un statut pour les beaux-parents

Nicolas Sarkozy a dévoilé d'autre part plusieurs mesures qui doivent permettre d'apporter des réponses "aux nouvelles réalités familiales", comme les familles recomposées.

Il s'est ainsi prononcé sur la création d'un "statut du beau-parent" permettant de reconnaître des droits comme des devoirs aux adultes qui élèvent des enfants qui ne sont pas les leurs.

Le gouvernement est invité à proposer d'ici fin mars un projet de loi sur ce thème de même que des dispositions législatives nécessaires à la mise en oeuvre du rapport sur l'adoption présenté l'an dernier par Jean-Marie Colombani, l'ancien patron du journal "Le Monde".

Evoquant les solidarités familiales, le chef de l'Etat a souhaité que le parlement vote au plus vite une proposition de loi créant un congé rémunéré pour les parents qui s'occupent de leurs proches en fin de vie.

Les congés parentaux : un "immense gâchis" pour les femmes

Nicolas Sarkozy a enfin insisté sur la nécessité de permettre aux parents de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle, ce qui passe d'abord par le développement de l'offre de garde.

A ces fins, 200.000 places d'accueil supplémentaires devront être mises en place d'ici 2012 en ayant recours "à toutes les alternatives possibles", y compris le développement des crèches d'entreprises ou interentreprises, qui sera encouragé.

Le chef de l'Etat a par ailleurs estimé que les congés parentaux, trop longs, étaient un "immense gâchis" pour les femmes, dans la mesure où ils ne sont pas rémunérés et marquent "une rupture dans un parcours professionnel, qui peut se traduire par une diminution des chances de progresser dans la carrière, d'obtenir un meilleur salaire ou de retrouver un emploi".

Pour y remédier, il a jugé qu'ils devaient être plus courts et qu'il fallait développer l'aménagement des horaires et le temps partiel pour les parents de jeunes enfants.

Les partenaires sociaux devront pour leur part réfléchir à un "droit spécifique à la formation" pour ceux qui veulent reprendre une activité après s'être consacrés à l'éducation de leurs enfants.