Nicolas Sarkozy annonce 2,6 milliards d'euros de mesures sociales

Par latribune.fr  |   |  532  mots
Les mesures sociales que dévoile ce mercredi Nicolas Sarkozy au cours d'un "sommet social" avec les syndicats représenteront 2,6 milliards d'euros pour l'Etat. Les deux derniers tiers provisionnels de l'impôt sur le revenu seront notamment supprimés pour 4 millions de foyers.

Lors du "sommet social "de l'Elysée ce mercredi, le chef de l'Etat a annoncé un ensemble de mesures sociales dont le coût pour l'Etat se montera à 2,6 milliards d'euros. Le chef de l'Etat a déclaré devant les partenaires sociaux avoir quatre objectifs : l'emploi, la justice sociale, la protection des plus modestes au sein de la classe moyenne et le dialogue social.

La principale mesure concerne l'impôt sur le revenu, avec la suppression des deux derniers tiers provisionnels pour quatre millions de foyers fiscaux modestes. Cela représente un gain moyen par ménage de 200 euros, a précisé le chef de l'Etat. Un dispositif de crédit d'impôt sera également prévu pour éviter tout effet de seuil. Il devrait permettre de réduire l'impôt de deux millions de ménages supplémentaires.

"A titre exceptionnel", une prime de 500 euros pour tous les chômeurs pouvant justifier entre deux et quatre mois de travail sera versée, le droit normal à indemnisation n'étant ouvert qu'à partir de quatre mois de cotisations à l'assurance chômage.

Une prime "exceptionnelle" de 150 euros sera versée aux trois millions de "familles modestes" bénéficiant de l'allocation de rentrée scolaire et des bons d'achat de services à la personne, équivalents à 200 euros par foyer, seront versés à des ménages ciblés.

Un "fonds d'investissement social", pouvant atteindre 2,5 à 3 millards d'euros, va par ailleurs être créé, conformément à la proposition de la CFDT.

Enfin, Nicolas Sarkozy a proposé aux partenaires sociaux de porter à 75% du salaire brut l'indemnisation des salariés au chômage partiel. Dans la mesure où le chômage partiel permet d'éviter des licenciements, il a demandé aux partenaires sociaux s'ils accepteraient que le coût de cette mesure soit réparti entre l'Etat, les entreprises et l'assurance chômage.

Pour ce sommet social, Nicolas Sarkozy était accompagné de François Fillon, Premier ministre, et de cinq ministres : Brice Hortefeux (Affaires sociales), Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget), le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, ainsi que le Haut-commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch (également chargé de la jeunesse). Les cinq centrales de salariés (CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC) et les trois organisations patronales (CGPME, Medef, UPA) étaient également présentes.

A leur sortie de l'Elysée, les syndicats ont fait par de leur déception, alors qu'ils se réuniront lundi pour analyser les mesures proposées et pour étudier la suite à donner au mouvement social. Une journée d'action est d'ailleurs prévue le 19 mars. Elle devrait être maintenue, selon les responsables syndicaux.
"Face à la situation des salariés actuellement, les mesures gouvernementales annoncées sont insuffisantes", a expliqué le secrétaire général de la CFDT François Chérèque. "Comme l'action syndicale commence à payer, la CFDT estime qu'il faut continuer de faire pression sur le gouvernement et sur le patronat pour aller jusqu'à un vrai changement de cap."

"C'est beaucoup trop court et il y a des oublis", a renchéri le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly. "Il faut maintenir la pression pour faire bouger les lignes", a-t-il ajouté, ce qui passe par "maintenir le 19 mai".