France : le moral des industriels au plus bas, l'inflation fléchit

Par latribune.fr  |   |  744  mots
Le moral des industriels français tombe en février à un plus bas historique, tandis que la dégradation de l'activité du secteur privé s'aggrave. L'inflation retombe à 0,7%.

Mauvais mois de février pour le moral des industriels qui a chuté de 5 points en février par rapport à janvier, tombant à -68 points, son plus bas niveau depuis la création de cet indicateur par l'Insee, annonce ce vendredi l'Institut national de la statistique. Selon les chefs d'entreprise interrogés en février, "la conjoncture industrielle s'est à nouveau dégradée: l'indicateur synthétique du climat des affaires diminue de 5 points et descend à son minimum historique", souligne l'Insee.

Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière estiment notamment que leurs carnets de commandes se sont sensiblement dégarnis. Et ils s'attendent à ce que leur activité continue à reculer au cours des prochains mois, indique l'Insee.

L'indice des commandes en valeur dans l'industrie française a cependant légèrement augmenté de 1,5% en décembre après avoir nettement reculé en novembre (-7,7%) en données corrigés des variations saisonnières, a aussi annoncé vendredi l'Insee. En excluant les matériels de transport autres qu'automobiles, dont les commandes sont "très fluctuantes", les commandes de l'industrie ont cru de 0,7% en décembre, après une baisse de 5,7% le mois précédent, précise l'Insee.

Mais, au cours des trois derniers mois, les commandes de l'ensemble de l'industrie accusent une baisse de 17,3% par rapport aux trois mois précédents. Sur trois mois, les commandes ont baissé dans tous les secteurs, en particulier les biens d'investissement (-27,4%) et les biens intermédiaires (-14,2%). La baisse était plus modérée dans les biens de consommation durables (-5,1%), les biens d'investissement (-5,3%) et dans les biens de consommation non durables (-1,3%).

Par ailleurs, la dégradation de l'activité dans le secteur privé français s'est aggravée en février après la rémission enregistrée en janvier qui constituait le huitième mois consécutif de contraction, selon les indices PMI provisoires Markit/Cdaf publiés vendredi, d'après une enquête menée auprès de 750 entreprises. L'indice flash composite est retombé à un plus bas record de 37,3 en février après 40,4 en janvier, s'éloignant encore de la barre de 50 qui marque la frontière entre développement et contraction de l'activité.

L'indice flash des services ressort à 40,1 contre 42,6 en janvier et l'indice manufacturier à 35,4 contre 37,9.

"La chute de l'indice composite à un nouveau plus bas, qui remet en cause le faible rebond de janvier, est très décevante et suggère que l'affaiblissement du secteur privé français est solidement ancré", a estimé Jack Kennedy, économiste chez Markit, cité par Reuters. "Alors que la composante sur les nouvelles affaires ne montre aucun signe d'amélioration par rapport à ses niveaux très bas et que celle sur l'emploi continue de se détériorer, les perspectives économiques apparaissent de plus en sombres", ajoute-t-il.

"Les chutes record des composantes sur les prix des achats et les prix facturés montrent que les pressions déflationnistes se renforcent plaidant pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire par la BCE de manière conventionnelle et non conventionnelle", poursuit Jack Kennedy.

En revanche, la décélération de l'inflation en France s'est poursuivie en janvier et les prix de détail ont diminué de 0,4% le mois dernier, soit une hausse de 0,7% seulement en glissement annuel, selon les données publiées vendredi par l'Insee. L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison au niveau européen, a également diminué de 0,4% sur un mois en janvier et ressort en hausse de 0,8% sur un an, conformément aux attentes des économistes.

Dans la grande distribution, les prix des produits de grande consommation ont diminué de 0,1% en janvier par rapport au mois précédent et sont en hausse de 2,4% sur un an contre 3,6% un an plus tôt, selon l'Insee. En décembre 2008, l'indice était en progression de 0,2%.

Dans les hypermarchés, les prix des produits de grande consommation sont stables alors que dans les supermarchés, ils augmentent de 0,1%. En décembre 2008, les prix étaient en hausse de 0,1% dans les hypermarchés et de 0,2% dans les supermarchés.

Sur les douze derniers mois, la hausse des prix des produits de grande consommation est de 1,7% dans les hypermarchés et de 3,2% dans les supermarchés, contre des hausses de 4,2% et de 3,1% un an auparavant. Dans les autres formes de vente, l'indice des prix des produits de grande consommation est stable en janvier 2009 (+1,1% en janvier 2008). Sur un an, l'augmentation est de 3,6%. Elle était de 4,7% un an plus tôt.