Universités : manifestations jeudi, après les négociations de mardi

Par latribune.fr  |   |  526  mots
La réécriture du très contesté projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs a démarré mardi. Une large intersyndicale a maintenu son appel à la mobilisation pour jeudi.

Mardi, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a rencontré les syndicats afin de démarrer la réécriture du décret sur le statut des enseignants-chercheurs. Le principal syndicat, le Snesup-FSU, qui avait jugé "trop restreint" le périmètre des discussions, était absent. Etaient en revanche présents le Sgen-CFDT, Sup'Recherche Unsa, Autonome-Sup, et FO.

"On a très bien travaillé, on a avancé sur toute une série de sujets", a déclaré la ministre à la presse. Il reste toutefois à trouver un accord sur la question des promotions. A ce sujet "nous nous retrouverons vendredi", a-t-elle ajouté.

Parmi les avancées, déjà décidées vendredi dernier, figure le fait que la modulation de service d'un enseignant-chercheur devra désormais être "choisie et acceptée par l'intéressé", a souligné Valérie Pécresse.

Par ailleurs,  leur évaluation sera "nationale", effectuée par les "pairs, dans le cadre de leur discipline", a-t-elle ajouté. Initialement, il était prévu que cette évaluation soit réalisée au niveau de chaque université, pendant trois ans, en attendant que le Conseil national des universités (CNU, instance chargée de l'évaluation) se réorganise.

Loin de l'optimisme de la ministre, les syndicats ont pressé le Premier ministre François Fillon, dans un communiqué ce mercredi, d'ouvrir "d'authentiques négociations" sur l'ensemble des revendications, jugeant le "premier pas" de ces derniers jours "très insuffisant."

Dans le même temps, enseignants-chercheurs et étudiants s'apprêtent à descendre une nouvelle fois dans la rue jeudi, partout en France, pour protester contre l'ensemble des réformes dans l'enseignement.

L'appel à manifester a été lancé par la coordination nationale des universités, puis par une large intersyndicale de l'enseignement supérieur - des syndicats de la FSU, CGT, FO, Unsa Education, Sgen-CFDT, Solidaires - les collectifs Sauvons l'université, Sauvons la recherche, et les étudiants de l'Unef.

Les organisateurs demandent le retrait de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants du premier et second degré, la restitution des postes supprimés au budget 2009 et l'"arrêt du démantèlement des organismes de recherche".

La précédente journée de mobilisation, le 26 février, avait réuni entre 17.000 et 33.000 personnes, selon les sources, alors que les manifestants étaient entre 43.000 et 100.000 le 10 février.

De son côté, après l'annonce la semaine dernière par le Premier ministre du gel des suppressions de postes dans les universités en 2010 et 2011, le gouvernement entend trouver au plus vite une sortie de crise.

 

Valérie Pécresse poussée par Nicolas Sarkozy à composer

Selon "Le Canard enchaîné", paru ce mercredi, le président Nicolas Sarkozy lui-même critique le projet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse , et lui demande de "se coucher" pour en finir avec les manifestations. "Je ne veux plus voir les enseignants, les chercheurs et les étudiants dans la rue ! Fini le projet de décret. Fini aussi la suppression des IUFM. Vous me réglez ça. Vous vous couchez (?) De toute façon, ce n'étaient que des projets de merde", aurait-il déclaré.