Deux semaines avant une nouvelle journée d'action interprofessionnelle, prévue le 19 mars, les personnels hospitaliers et la communauté universitaire ont manifesté ce jeudi en France contre les réformes du gouvernement.
Le Premier ministre François Fillon et la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse avaient tenté de désamorcer la contestation dans les universités en gelant les suppressions de postes en 2010 et 2011 et en acceptant de réécrire un décret litigieux sur le statut des enseignants-chercheurs.
Toutefois les syndicats avaient appelé à manifester ce jeudi pour défendre une plate-forme de revendications beaucoup plus large, de la formation des enseignants à la restitution des 900 emplois supprimés dans l'enseignement supérieur en 2009, l'arrêt du "démantèlement" des organismes de recherche ou la mise en oeuvre d'un plan pluriannuel d'emplois statutaires.
Selon le Snesup, principal syndicat de l'enseignement supérieur, 50.000 enseignants-chercheurs et étudiants ont manifesté dans différentes villes de France, contre 33.000 le 26 février. Les manifestants étaient 20.000 à Paris, selon les organisateurs (9.000 selon la police), et 2.500 à Bordeaux (1.800 selon la police) ; ils étaient près de 3.000 à Lyon et 2.500 à Grenoble, selon les organisateurs.
Une troisième séance de négociations est prévue vendredi avec Valérie Pécresse. Mais le Snesup, qui a refusé de s'asseoir à la table des négociations, a appelé, avec 11 autres organisations, François Fillon à ouvrir "d'authentiques négociations". De plus, le ton monte au sein de la Coordination nationale étudiante à l'origine du blocage de plusieurs campus, ainsi que dans les laboratoires, qui préparent une journée d'action le 12 mars.
Le secteur hospitalier contre le projet de loi Bachelot
Dans le secteur hospitalier, la contestation grandit contre le projet de loi "Hôpital, patients, santé et territoires" en cours de discussion à l'Assemblée nationale.
Plusieurs milliers de médecins et personnels hospitaliers ont manifesté dans une trentaine de villes à l'appel de syndicats de médecins et de personnels, mais les cortèges n'étaient pas très étoffés. Les manifestants étaient ainsi entre 1.600 et 3.000 à Paris, selon les sources. A Bordeaux, la manifestation n'a pas mobilisé, selon la police, plus de 200 personnes.
Les syndicats estiment que le projet de loi Bachelot, du nom de la ministre de la Santé, qui prévoit une meilleure coordination entre établissements publics et privés menace l'emploi et la qualité des soins.
