Les universités sous pression malgré les déclarations de Valérie Pécresse

Par latribune.fr  |   |  508  mots
La ministre de l'Enseignement Valérie Pécresse a annoncé que le projet de décret sur les statut des enseignants-chercheurs avait été "réécrit" en intégrant "l'ensemble des positions". La Coordination nationale des universités a jugé pour sa part "les réponses" apportées par le gouvernement "scandaleusement insuffisantes" et a vivement critiqué l'attitude des présidents d'université.

La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a annoncé ce vendredi qu'une troisième séance de négociation avec quatre syndicats consacrée au projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs avait permis d'obtenir un texte "réécrit et équilibré" intégrant "l'ensemble des positions".

Selon un communiqué du ministère, le texte offre "toutes les garanties d'un statut national protecteur" en réaffirmant "l'indépendance et la liberté des enseignants-chercheurs".

Ce texte "apporte également", selon le ministère, "des garanties en termes de transparence" notamment en ce qui concerne les "critères retenus par les instances nationales et locales pour les promotions des enseignants-chercheurs, fondées sur une évaluation nationale réalisée par des experts de la discipline, et sur la publicité des décisions d'avancement".

Face à l'optimisme de la ministre, les trois syndicats (Sgen-CFDT, Sup-recherche'Unsa, Autonomesup) ont affirmé vendredi à la presse qu'il n'y aurait pas de sortie de crise possible sans avancée sur le dossier de la formation des enseignants.

La Coordination nationale des universités a pour sa part jugé ce vendredi "les réponses" apportées par le gouvernement "scandaleusement insuffisantes" et a appelé aux manifestations du mercredi 11 mars et au succès de la Coordination nationale des laboratoires le 12 mars.

La coordination a jugé que "rien n'a été obtenu sur la masterisation et la réforme des concours de recrutement des enseignants", et qu'"aucun plan pluriannuel de création d'emplois statutaires ni de titularisation des personnels précaires n'a été envisagé pour les différentes catégories de personnels".

Elle a déploré une absence de prise en compte des revendications des étudiants et du "contrat doctoral qui consacre la précarisation des jeunes chercheurs". Elle a enfin dénoncé "le démantèlement des organismes publics de recherche" qui "s'accélère".

Par ailleurs, elle a dénoncé "les manoeuvres dilatoires du gouvernement et ses stratégies de division qui consistent à négocier de façon sélective en ignorant les principaux acteurs et les principaux motifs de la mobilisation en cours". "Prenant acte de profondes divergences entre les positions défendues par la Conférence des présidents d'université (CPU) et celles de la communauté universitaire", la coordination a affirmé "le caractère non représentatif et non légitime de la CPU qui n'a pas vocation à négocier avec le gouvernement". La CPU avait annoncé jeudi une "sortie de crise" sur la question du statut des enseignants-chercheurs et celle des "moyens humains" des universités.

Du côté des étudiants,  la tension est montée ce vendredi à l'université Paris IV-Sorbonne à Paris. Des cours ont été suspendus à la suite d'une grève lancée par l'Association générale des étudiants de Paris (Ageps), a indiqué un porte-parole, et les locaux ont été bloqués. La Coordination nationale des étudiants d'Ile-de-France se réunira pour sa part mercredi 11 mars pour décider des suites à donner à la mobilisation, avec pour objectif d'obtenir le retrait de la loi qui instaure l'autonomie des universités.